Maldoror-Paysage

Une production des Trois Tristes Tigres en codiffusion avec Espace Libre

Du 9 au 25 avril 2009 à Espace Libre

Une fresque de la cruauté, mais aussi de l’imaginaire salvateur.

Isidore, jeune étudiant de quinze ans, est rejeté et conspué par son entourage. Meurtri par cette exclusion violente, il s’invente un double surhumain, dont la cruauté ne connaît pas de limites : Maldoror. À partir des Chants de Maldoror de Lautréamont (1869), le spectacle présente une fresque de la cruauté, mais aussi de l’imaginaire salvateur. En lutte contre tous – dont le Créateur lui-même –, Maldoror dévaste les paysages des hommes en ne poussant, au fond, qu’un seul cri : celui de sa libération. 

Quand tu seras dans ton lit et que tu entendras les aboiements des chiens dans la campagne
Cache-toi dans ta couverture
Ne tourne pas en dérision ce qu’ils font
Ils ont soif insatiable de l’infini
Comme toi
Comme moi

Les Trois Tristes Tigres, toutes griffes dehors, attaquent cette fois l’œuvre de Lautréamont. Ils s’intéressent particulièrement à ce qui, dans Les Chants de Maldoror, remet en question l’ordre établi. Théâtre de la présence, théâtre de la performance, Maldoror-Paysage se veut une fresque, une pièce-paysage dans laquelle des actions multiples se déroulent devant les spectateurs. Toutes ces actions tournent autour d’une figure-pivot, celle de Maldoror, métaphore de l’artiste qui, aux prises avec un monde qu’il refuse d’accepter comme tel, se défend à grand renfort de cris de libération. Par ailleurs, les formes modernes de narration (slam, spoken word, voix modifiées) ne sont pas écartées, et au contraire témoignent du souci de rendre la pièce accessible et contemporaine — nul hermétisme dans cette démarche exploratoire, ni académisme classique!

Philippe Couture, Voir, 16 avril 2009 :
« À la sortie du spectacle, il faut se prêter à l’exercice de la décantation progressive – ce qui est le propre des spectacles intelligents et durables (…) Les mots prédominent et dirigent le regard, dans un spectacle traduisant avant tout l’amour de son metteur en scène pour les paroles fortes. »