L’Énéide

Une coproduction du Théâtre de Quat’Sous et de Trois Tristes Tigres

Du 3 au 28 septembre 2019 au Théâtre de Quat’Sous

Entre terre et mer, l’épopée déchirante d’un père et de son fils
en quête d’une vie meilleure.

Après la création de la pièce en 2007, à Espace Libre, puis une reprise et une tournée au Québec en 2010, Trois Tristes Tigres a décidé, face à une nouvelle crise migratoire, de reprendre le texte avec une toute nouvelle distribution, cette fois marquée par des origines provenant des quatre coins du globe.

Une ville qui brûle. Un homme qui doit fuir pour survivre. Son père sur les épaules, son enfant à la main, Énée court dans les rues avec les siens afin de s’échapper. Ils trouvent un bateau, partent à la dérive, laissant derrière eux leur pays en flammes. Les boat-people ont une longue histoire ; Énée errera longtemps sur les mers, à la recherche d’une terre pour son fils. L’Énéide raconte l’histoire d’une émigration. Elle ne met pas en scène des héros aux destinées tracées par les dieux, mais de simples humains en quête d’une vie meilleure. 

Inspiré à la fois par l’épopée latine de Virgile, qui évoque l’odyssée des premiers migrants du monde, et par l’histoire familiale de son grand-père, qui a quitté l’Égypte lors de la Révolution de 1952, Olivier Kemeid nous livre sa version personnelle de la trajectoire de « ceux qui courent pour sauver leur vie ». Car telle est la définition utilisée par les Nations Unies pour qualifier les réfugié·e·s, c’est-à-dire les hommes, les femmes et les enfants qui, en 2018, étaient au nombre de 22 millions. Soit la plus grande vague migratoire de notre temps.

Depuis sa création en 2007, le texte de L’Énéide a été traduit en anglais, en allemand, en hongrois et en italien. Il a été lu et joué à New York, à Berlin, à Rome, à Strasbourg, à Limoges, à Avignon, à Budapest, à Bruxelles, à Abu Dhabi et au Festival de Stratford en 2016. Olivier Kemeid remonte aujourd’hui ce texte criant d’actualité.

Moi Énée mon ascendance sur le dos mon héritage dans les bras
Je cours à travers les couloirs de feu à la recherche du rivage
Hier encore je dansais aujourd’hui je cours
Et je sais dès maintenant
Que je ne reviendrai jamais
Que je courrai sans fin

Christian Saint-Pierre, Le Devoir, 9 septembre 2019 : 
« Il faut d’abord reconnaître que la lente et douloureuse avancée d’Énée vers la terre promise n’a rien perdu de sa pertinence et de sa beauté. La langue de Kemeid est toujours aussi souveraine, à la fois concrète, contemporaine, et en même temps littéraire, millénaire. De la terre en flammes à la terre d’accueil, les phrases qui cristallisent avec une admirable justesse le sort des exilés, migrants d’hier et d’aujourd’hui, ces êtres brisés en même temps que remplis d’espoir, on en trouve à foison. »