Des productions du NTE, puis des Trois Tristes Tigres, de 2003 à 2008
Le Cabaret Libre International de Montréal (CLIM) est une tribune irrévérencieuse, affranchie et dérangeante axée autour de thèmes à connotation politique. Dans une ambiance de fin de règne où le mauvais goût côtoie la parole libre et l’exploration théâtrale, le CLIM a sévi dans plusieurs lieux de 2003 à 2010 : Espace Libre, la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon et le Théâtre d’Aujourd’hui dans le cadre du OFFTA.
Animés par le CLIT (Cabaretiste Libre International de Théâtre), un maître de cérémonies cynique, ordurier, voire allemand, les spectacles présentent à chaque fois une douzaine de « numéros », dévoilés le soir-même par une vingtaine de participants, profanes, expérimentés et parfois même connus quoiqu’amers.
Le concept est d’abord testé par Olivier Kemeid, Stéphanie Capistran-Lalonde et Patrick Drolet au moment où ils avaient encore des principes, c’est-à-dire avant leur sortie de l’École nationale de théâtre du Canada. Rapidement prêts à vendre leurs idées, les Tigres font ensuite produire leur trois premiers véritables cabarets par le Nouveau Théâtre Expérimental durant la saison 2003-2004 d’Espace Libre en abordant successivement les thèmes de l’hérésie, de l’utopie et de la propriété. Dès 2005, le succès monte finalement à la tête des Tigres et la compagnie produit elle-même les cabarets suivants :
— CLIM sur la violence, les 18, 19 et 20 août 2005, présenté à Espace Libre
— CLIM sur l’irrationnel, les 25, 26 et 27 août 2005, présenté à Espace Libre
— CLIM « Accommodements déraisonnables », les 28 et 29 mai 2010, présenté au Théâtre d’Aujourd’hui dans le cadre du OFFTA
— CLIM « L’Europe et les barbares », les 3, 4, 5, 6 juillet 2008, présenté à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon dans le cadre des 35ème rencontres d’été de la Chartreuse, pendant le Festival d’Avignon
Si vous les avez ratés, vous êtes soit rustique, soit régional, mais dans tous les cas, un peu simplet.
* Attention ! Si vous vous aventurez à lire les documents produits à l’époque des premiers cabarets, sachez que ces écrits sont de la pure provocation. Comme le dit le CLIT : « Le CLIM est au mauvais goût ce que la télévision est à la satisfaction onaniste, c’est-à-dire un sommet. » Vous aurez été averti·es.
Le Cabaret Libre International de Montréal n’est pas une série de sketches hilares dont le seul dénominateur commun est celui de montrer son cul. C’est un Cabaret, dans la plus pure tradition allemande: un spectacle axé autour d’un thème, à connotation sociale, politique, culturelle. La performance et le m’as-tu-vu-isme sont prohibés; le lien avec le thème ne doit pas être un prétexte. Si le thème n’inspire pas, nous en sommes flattés, cela élimine déjà les plus cons.