Né à Montréal en 1975, Olivier Kemeid est auteur de théâtre, metteur en scène, comédien et directeur artistique de la compagnie de théâtre Trois Tristes Tigres. Figure marquante du paysage théâtral québécois, ancien directeur artistique d’Espace Libre (2006-2010) et du Théâtre de Quat’Sous (2016-2023), il a signé une quinzaine de pièces de théâtre, dont plusieurs ont été traduites à l’étranger. Trois de ses textes ont été finalistes aux Prix littéraires du Gouverneur Général : L’Énéide (Lansman, 2008) ; Moi, dans les ruines rouges du siècle (Leméac, 2013) ; Five Kings (Leméac, 2015).
Les traductions de son Énéide ont été jouées sur plusieurs grandes scènes du monde, que ce soit à Potsdam (Hans Otto Teater), à Rome (Teatro di Roma), au Canada (Festival de Stratford), ou à New York (Theater at St Clement’s). Deux de ses spectacles ont tourné à travers le Québec et le Canada pendant trois ans : Moi, dans les ruines rouges du siècle, qui a remporté le Prix de l’Association québécoise des critiques de théâtre pour le meilleur spectacle de 2012 ; La Détresse et l’Enchantement de Gabrielle Roy, dont il signait la mise en scène. Un autre de ses textes, cette fois pour le jeune public, tourne au Québec depuis quelques années : Furioso, mis en scène par Simon Boudreault et produit par le Théâtre de l’Oeil.
Sa pièce Five Kings / L’Histoire de notre chute, d’une durée de cinq heures, inspirée du cycle des rois shakespeariens, a été jouée à Espace Go, au Théâtre français du Centre national des arts à Ottawa, au Théâtre de Poche de Bruxelles, au Festival des Francophonies en Limousin et au Théâtre du Trident à Québec.
Pour la saison 2022-2023, Olivier Kemeid a écrit le texte de Mille, inspiré par les origines familiales de l’actrice Monique Spaziani, mis en scène par Mani Soleymanlou au Théâtre de Quat’Sous. Il signe aussi les dialogues du Projet Riopelle, mis en scène par Robert Lepage au Théâtre Jean-Duceppe et au Diamant.
Diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada en écriture dramatique (2002), il y enseigne depuis plusieurs années. Il a également été professeur invité à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM pour l’année 2014-2015. Chroniqueur régulier à l’émission de radio Dessine-moi un matin à Ici Première / Radio-Canada, ainsi qu’à l’émission de télévision Culturama diffusée sur ARTV, Olivier Kemeid a publié deux romans, salués par la critique : Tangvald (Éditions Gaïa, France, 2017), Le vieux monde derrière nous (Éditions Leméac, 2022).
Thomas Dupont-Buist, Revue Les libraires, 2022 [Le vieux monde derrière nous] :
« Un grand livre aussi dense que drôle, profond que virtuose. »
Josée Boileau, Le Journal de Montréal, 2022 [Le vieux monde derrière nous] :
« On est ébahis par le bouillonnement de son écriture qui traduit la fièvre de cette époque-là. Le titre, déjà, s’inspire d’un graffiti tracé en Mai sur les murs de La Sorbonne. Mais à chaque page, les formules qu’on a envie de citer pour leur humour et leur intelligence se succèdent, si nombreuses qu’il faut vite y renoncer. Au delà du style, il faut voir avec quelle maitrise Olivier Kemeid fait des rapprochements entre les événements de l’été 1968, les reliant au surplus au passé et à ce qui arrivera dans l’avenir. C’est brillant. »
Serge Gruzinski, Libération, 2017 [L‘Énéide] :
« Il faut aller voir, toujours à Milan, Il Viaggio di Enea. Cette pièce d’Olivier Kemeid, mise en scène par Emanuela Giordano, reprend le mythe d’Enée en le faisant tremper dans la Méditerranée du XXIe. Avec Kemeid, les Troyens livrés aux tempêtes deviennent des boat people, des errants persécutés que tous les rivages rejettent. »
Valérie Bloch-Lainé, Libération, 2017 [Tangvald] :
« Irritant et hors du commun était Peter Tangvald, éminemment sympathique et réussi est le livre d’Olivier Kemeid. »
Valérie Marin LaMeslée, Le Point, 2017 [Tangvald] :
«Ils sont fous ces Tangvald, mais leur folie fait vibrer le premier roman d’Olivier Kemeid, écrit à leur démesure. […] Avec autant d’audace que de talent, l’auteur s’invite dans la vie de Peter, sans cacher le mélange d’admiration et d’exaspération qu’il ressent pour son héros. Kemeid […] invente des dialogues piquants, souvent comiques, et sait aussi bouleverser. »
Mireille Davidovici, Théâtre du blog, 2016 [Five Kings] :
« Olivier Kemeid remanie de façon magistrale le verbe shakespearien en une prose contemporaine charnue rythmée (…). Il faut souhaiter plus longue vie à Five Kings, qui en quatre heures trente haletantes nous emporte dans un tourbillon vertigineux. Un vrai coup de cœur. »
Marie-Christiane Hellot, Revue Jeu, 2015 [Five Kings] :
« Five Kings: Un défi d’écriture et de conception qui constitue indubitablement un des sommets de la saison théâtrale.»
Prix de la critique de l’AQCT, 2012 [Moi, dans les ruines rouges du siècle] :
« Si le théâtre est le lieu de la rencontre et des croisements culturels, Olivier Kemeid en est le maître. Dans ce spectacle, des événements marquants du siècle dernier sont revisités selon une approche tantôt intimiste, tantôt globalisante, entre le Québec et l’Ukraine d’hier et d’aujourd’hui. Cette longueur de vue, doublée d’un humour fin et d’une intelligente réinvention de la forme autofictionnelle, ont fait de ce spectacle un incontournable. »
Alexandre Cadieux, Le Devoir, 2012 [Moi, dans les ruines rouges du siècle] :
« [Une] production à la fois férocement drôle et très émouvante qui propulse le récit de vie bien au- delà de l’anecdote. […] Moi, dans les ruines rouges du siècle, dialogue culturel sensible et fécond, compte parmi les exemples les plus éloquents et intéressants de l’ouverture de notre dramaturgie à l’Autre.»
Christian Saint-Pierre, Revue Jeu, 2012 [Moi, dans les ruines rouges du siècle] :
« Il faut reconnaître qu’il y a des spectacles qui suscitent de grandes émotions. Des spectacles qui font vibrer plusieurs cordes à la fois. […] Kemeid a donné naissance à une admirable fresque. »
Jean Siag, La Presse, 2010 [L‘Énéide] :
« Créé en 2007, ce drame épique magnifiquement interprété par les sept comédiens de cette nouvelle mouture, a remporté de nombreux prix (…) Le texte d’Olivier Kemeid est criant d’actualité et écrit dans une très belle langue. L’auteur parvient à nous émouvoir, sans sensiblerie. »
Jury des Prix littéraires du Gouverneur Général, 2009 [L‘Énéide] :
« Véritable épopée antique transposée dans notre monde moderne, ce portrait de gens déracinés par la guerre s’avère, sous la plume de Kemeid, d’une grande pertinence. Ses personnages nous touchent par la noblesse de leur idéal, et le souffle de l’auteur atteint par moments la beauté du tragique. »
Bureau des lecteurs de la Comédie-Française, 2008 [L‘Énéide] :
« L’écriture est majestueuse, proche de celle de la tragédie antique. »