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CHANSONS POUR FILLES ET GARÇONS PERDUS, avec Violette Chauveau — #CERCLETP

CHANSONS POUR FILLES
ET GARÇONS PERDUS

Le  Cercle des Tigres Penseurs
s’est réuni le samedi 27 avril 2019 au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

Accompagnés de la comédienne Violette Chauveau,
les participants ont assisté au spectacle

Chansons pour filles et garçons perdus.

Une « stonerie poétique imaginée par Loui Mauffette. »

 

Voici quelques-uns de leurs commentaires.

 

 
 

— RENCONTRE AVEC VIOLETTE CHAUVEAU —

Je suis une personne très curieuse.
ll s’agit pour moi de tenter de vivre toutes les vies.
D’affronter toutes les différences entre les divers modes d’expression de la vie.
J’ai un amour profond pour les mots et me considère privilégiée
d’être parmi des artistes qui ne sont pas là pour prôner l’art mais pour le faire.

J’aime beaucoup les spectacles de Loui Mauffette.
Ils sont très libres et faits avec beaucoup d’amour. Amour des mots et des acteurs.
On y découvre à chaque fois des poètes que je regrette de ne pas connaître,
des paroles stupéfiantes que j’ai risqué d’ignorer.
On ne sent obligé à rien d’autre qu’à s’abandonner et c’est un grand bonheur.

 

— RÉACTIONS DU GROUPE —

Quelle chaleur se dégage de ce spectacle !
— Danièle B, retraitée

J’aimerais revoir ce spectacle avec ma fille
Lire seule tous ces poèmes me semblerais ardu…
On se retrouve partout dans ces textes.
— Marie B, retraitée

La poésie alliée à la musique vient vraiment me chercher.
Les poèmes chantés me parviennent beaucoup plus
que s’ils étaient seulement lus.
— Lucie L, analyste d’affaires principale

Ça m’a rappelé toute mon enfance.
On se lançait des défis comme ça, en vers,
sensibles au rythme autant qu’aux mots.
Parfois le rythme se sent même quand
aucun des acteurs ne le souligne.
— Myriam de B, traductrice

Je me suis senti comme un petit garçon. J’ai oublié mon âge.
Parfois j’étais dans un film de Fellini.
Il me semble qu’il faut du génie pour écrire de la poésie.
Et la plus moderne, la plus proche de nous, m’émeut davantage.
Le boxeur m’a beaucoup touché !
— Gérard T, avocat et fonctionnaire retraité

Ça m’évoque les bancs de neige de l’enfance,
quand on fermait les écoles
et qu’alors la liberté nous était donnée d’aller jouer dehors.
— Violette Chauveau, comédienne

Le spectacle a quelque chose à voir
avec le désir de faire se rencontrer diverses générations.
L’âge n’y est pas jugé ni compté.
— Michèle G-C, enseignante à la retraite

 

— À PROPOS DE L’INTERPRÉTATION —

Le thème de la mort, son interprétation, la musique,
c’est très impressionnant !
La performance physique est remarquable.
Ces acteurs sont rudement en forme.
— Marie B, retraitée

Chacun des interprètes est à sa bonne hauteur,
sans éclipser le travail des autres.
Aucune faiblesse, nulle part !
— Almée P, conseillère en éducation

La distribution est en total équilibre.
Tous nous donnent envie de lire tous ces poètes !
— Violette Chauveau, comédienne

Roger Larue est extraordinaire !
Quelle gymnastique physique et mentale !
— Myriam de B, traductrice

Et cette sensualité de Kathleen Fortin,
cette silhouette si émouvante…
Plus elle évolue en scène, plus elle est belle!
— Almée P, conseillère en éducation

Et Mylène est formidable dans son déséquilibre de mariée!
Les enfants sont entièrement à leur place,
n’éclipsant pas du tout les adultes.
— Myriam de B, traductrice

L’interprétation d’Adèle Rheinart
me touche beaucoup !
— Carole C, éducatrice

Les voix de Kathleen Fortin et de Macha Limonchik,
en plus de celle des petites filles
se transformant en vieilles dames inséparables, c’est merveilleux.
Et jamais on ne sent le moindre préjugé.
— Myriam de B, traductrice

 

— SUR LA MISE EN SCÈNE —

L’éclairage est merveilleux !
Et que dire de cette grosse malle d’où sortent tous les accessoires…
Elle est si évocatrice !
— Almée P, conseillère en éducation

La mise-en-scène et les interprètes m’ont époustouflée !
— Marie B, retraitée

Il y a des moments inoubliables, d’autres un peu naïfs…
J’aime mieux quand on vient me chercher par l’évocation.
— Michèle G-C, enseignante à la retraite

Tant d’interprètes en scène
et on distingue nettement la performance de chacun.
Le non-dit aussi important que la parole.
— Marie B, retraitée

Oui, ces chevauchements des âges, c’est remarquable.
Le personnage d’Adèle, la seule toujours vêtue de la même façon,
est si émouvant. Elle dégage une innocence
et un âge mûr en même temps.
La neige et la plage, la vie montrée sous tous ses aspects…
Ça m’a profondément ému.
— André-Pierre C, retraité, professeur émérite

 

— AU SUJET DES TEXTES —

Il y est question d’amour et de mort,
de beauté et de terreur.
— André-Pierre C, retraité, professeur émérite

Parfois, c’est on ne peut plus concret,
parfois on décroche, on s’évade,
puis on revient au texte…
— Violette Chauveau, comédienne

Et cette unité malgré
qu’il n’y ait aucune ligne directrice !
— André-Pierre C, retraité, professeur émérite

La plupart des textes parlent de souffrance,
mais ça reste léger.
— Lucie M, cuisinière

C’est parfaitement digeste !
Et j’en aurais pris plus encore !
— Violette Chauveau, comédienne

Aucune saturation, les moments alternent sans cesse
et quels merveilleux instants de sensualité !
— Myriam de B, traductrice

Comment s’est fait le choix des textes?
Sans doute par essais et erreurs, pas autrement.
Et alors une sorte de cohérence non forcée surgit.
— Violette Chauveau, comédienne

 

— EN CONCLUSION —

J’ai complètement accueilli les élans d’amour, de liberté.
La passion irradiait partout et en moi.
Je sors de là toute remplie…
— Carole C, éducatrice

Comme c’est beau, la langue française!
— Myriam de B, traductrice

Très grand sentiment de bonheur !
Trois heures de poésie, ça pourrait être lourd,
mais pas du tout, loin de là.
— Lucie L, analyste d’affaires principale

 

Bravo ! Excellent ! Tout le monde doit voir ça !
— André-Pierre C, retraité, professeur émérite

 
Photos : Valérie Remise

SCÈNES DE LA VIE CONJUGALE avec Romain Fabre — #CERCLETP

SCÈNES DE LA VIE CONJUGALE

Le  Cercle des Tigres Penseurs
s’est réuni le vendredi 12 avril 2019, au Théâtre de Quat’Sous.

Accompagnés du scénographe Romain Fabre,
les participants ont assisté au spectacle

Scènes de la vie conjugale.

Un spectacle conçu à partir de la série télévisée d’Ingmar Bergman
dans une adaptation et une mise en scène de James Hyndman.

 

Voici quelques-uns de leurs commentaires.

 

 

— Réflexions sur le métier de scénographe par Romain Fabre —

C’est un métier où il faut communiquer et imaginer ce qui prendra forme et deviendra réel. On se situe entre le rêveur qu’est le metteur en scène et la réalité. On doit bien sûr composer avec l’argent dont on dispose, mais aussi avec matériaux qui ont leur réalité et leurs limites, et avec les gens qui construisent les décors et fabriquent les costumes. Cela exige toute une discussion autour du réel et de l’imaginaire de chacun.
Et lorsque l’on entre sur la scène, on doit encore se remettre à l’ouvrage. Parmi les moments clés, il y a celui où les interprètes se mettent à habiter leur costume, à y trouver leur place, leur personnage, et à se situer dans l’espace. S’ajoute à cela tout l’aspect technique, dont les enjeux de sécurité et l’éclairage qui modifie comment on se sent dans l’espace. Souvent, on doit poursuivre le travail, cela fait partie du processus de création.
J’essaie de créer à partir de la salle, de ses défauts. Il faut vivre avec eux et non les combattre. J’essaie de deviner ce qui se passera dans l’espace pour tracer des lignes de tensions. Quelques marches, par exemple, peuvent faire traverser le regard en diagonale et ainsi, aident à situer des personnages qui se détestent.
Il y a aussi ce qu’on appelle le 4ième mur, cet espace qui nous distancie des acteurs.
Par exemple, dans Des souris et des hommes, j’ai créé une passerelle qui a permis au metteur en scène de l’utiliser autant pour des transitions que pour donner l’impression que l’acteur s’avance vers le public. Pour ce décor, j’ai aussi développé une sensation tactile, à la fois pour les acteurs et pour le public, en bâtissant le tout en vrai bois. Quand les acteurs marchaient dans l’espace, cela sonnait vrai.
C’est un métier qui procure à la fois un certain plaisir narcissique à voir prendre vie ce qu’on a imaginé, mais qui est aussi impensable sans un dialogue avec l’équipe.
 

— SUR LE LIEU ET L’ÉPOQUE —

L’incommunicabilité arrivée à un tel paroxysme
me semble particulièrement propre aux pays comme la Norvège ou la Suède,
des pays où tout en principe est parfait et en avance sur tout le monde socialement.
Les gens me paraissent parfaitement désespérés en essayant de ne pas l’être.
On retrouve cela dans leur littérature, leurs séries télévisuelles…
— Robert Lalonde, auteur et écrivain

 

Ayant travaillé dans ces pays, j’ai fait le même constat.
Les gens deviennent très différents
quand ils se retrouvent en Espagne où dans un autre pays latin.
Par contre, l’universalité du drame de couple
ne me parait pas à côté de la traque.
— Larry K, entrepreneur.

 

C’est brillant, profond, mais lourd, comme leurs séries télés et leurs films.
Je n’arrive jamais à me rendre jusqu’au bout.
Ce sont aussi des pays où la violence familiale est très élevée.
— Gérard T, avocat et fonctionnaire à la retraite

On sent les années 70,
où la femme est dans ses sentiments
et l’homme dans l’intellectuel.
C’est quelque peu genré,
mais toujours d’actualité et puissant.
— Chantal St-A, consultante marketing
C’était une époque révolutionnaire pour le féminisme.
Une femme qui n’exprime pas ses sentiments
et un homme comme ça,
moi, je n’endurerais pas ça.
Je crois que ça a changé.
— Gabrielle D, chercheuse de trésors
 

J’aimerais bien croire que ça a changé,
mais ayant travaillé en condition féminine, c’est encore trop courant.
La femme a été éduquée à mettre de l’eau dans son vin et elle le fait encore.
— Myriam De B, traductrice

 

Ce que je trouve de très moderne, c’est que c’est moins la pression sociale,
mais ce que les personnages veulent pour eux-mêmes qui est au cœur de la pièce.
Ce que je trouve vieillot, c’est le non attachement de l’homme à ses enfants.
— Jonathan B, directeur des finances

 

— AU SUJET DU COUPLE —

Bien que ce soit l’histoire d’un couple, et donc propre à deux individus,
les sentiments exposés sont extrêmement humains
et par le fait même, à mes yeux, universels.
— Jonathan B, directeur des finances

J’ai de la difficulté avec le fait
que rien n’existe d’autre que cette relation de couple.
— Robert Lalonde, auteur et comédien

On ne vit plus comme ça.
Les couples d’aujourd’hui, on voit des amis sans le conjoint,
on a des activités des amitiés sans impliquer le conjoint.
C’est important et ressourçant.
— Mélanie H, directrice des finances de production

Il y a des moments où on ne peut plus se supporter,
alors on prend nos distances puis on revient.
Aussi, je ne crois pas du tout qu’on puisse tout se dire,
on a des secrets qu’on ne partage pas.
— Myriam De B, traductrice

Le rapport avec la solitude est présent.
Si on n’est pas bien avec soi-même,
on ne peut pas être bien avec l’autre.
— Gérard T, avocat et fonctionnaire à la retraite

 
Il dit d’ailleurs qu’on est toujours seul.
La modernité, je l’ai sentie dans le fait qu’au début,
c’est ce que pense la mère de l’un ou de l’autre,
et finalement, ils se séparent pour se trouver eux-mêmes.
Avant, on restait ensemble pour les enfants.
Maintenant, je vois autour de moi des couples qui ont un enfant
et se séparent même après 6 mois.
— Romain Fabre, scénographe.
 

Est-ce qu’on est capable de rejoindre quelqu’un par la transparence ?
Sinon ça devient très souffrant à cause de cette part de ce qu’on dissimule.
Est-ce qu’on demande trop à l’autre ?
Est-ce qu’on a plus besoin de l’amour lui-même que de l’autre ?
— Robert Lalonde, auteur et comédien

 

Je le constate tout autour de moi, les gens ne se connaissent pas.
Mais le couple peut être un chemin pour se connaître.
Même avec les batailles et les barrages à traverser, un couple peut expérimenter
et résoudre des conflits qui mènent à la connaissance de soi et de l’autre.
— Garwood J-G, courtier immobilier

La pièce présente un couple immature
qui n’a pas fait le devoir de bien se connaître.
Mais c’est du travail agréable que de réussir un couple.
— Larry K, entrepreneur
Il faut une indépendance plus grande des personnes,
et plus d’existence personnelle pour réussir un couple.
— Jonathan B, directeur des finances

J’ai visité la résidence de Dali,
et j’ai été très intéressé par le fait que sa conjointe
avait des pièces juste à elle, où Dali n’avait pas accès.
— Romain Fabre, scénographe

Est-ce vraiment une relation d’amitié qui semble être présentée à la fin ?
Je n’y crois pas. Il y demeure un côté acharné,
peut-être de l’attachement mais aussi un peu de possessivité.
— Gabrielle D, chercheuse de trésors

Quand on se compare, on se console.
Sur bien des aspects, j’étais content de voir
que je ne suis pas aussi malheureux.
Personne ne sait ce que la vie nous réserve.
— Olivier L, chargé de projets

 

— À PROPOS DES PERSONNAGES —

Une spécialiste américaine a fait une étude à travers divers milieux,
et elle a conclu que l’homme est coincé par les modèles de l’homme américain.
Le personnage de la pièce est « stif » aussi. Il me semble que c’est moins pertinent.
— Robert Lalonde, auteur et comédien

Il trompe tout le temps quelqu’un.
Il veut une mère, puis il veut une amante.
— Mélanie H, directrice des finances de production

Il est encore un petit garçon
attiré par des femmes un instant maternelles,
un instant maitresse.
— Garwood J-G, courtier immobilier

 

— SUR LE BESOIN DE SÉCURITÉ —

La pièce met en scène l’explosion de la complexité des rapports humains.
Elle parle aussi du dilemme entre liberté et sécurité,
et explore la définition même de ces concepts.
— Gérard T, avocat et fonctionnaire à la retraite
 

J’ai compris que l’on ne voulait pas me raconter une histoire,
mais qu’on tentait de me faire ressentir une souffrance qui est universelle,
sans qu’on s’identifie trop aux personnages.
— Jonathan B, directeur des finances

 
J’ai une amie qui m’a fait réfléchir.
Elle savait que sa relation avec la personne qu’elle aime serait compliquée.
Elle voyait cela plus comme une aventure plutôt que le confort.
Comme dans la pièce, elle veut vivre sa vie jusqu’au bout.
Elle ne veut pas refuser la douleur, elle veut la vivre en face.
Comme elle l’affirme : je l’aime avec les hauts et les bas.
— Romain Fabre, scénographe
 

On souffre trop de ce désir de confort pour vivre la passion.
Pourtant, je suis persuadé qu’il y a en nous
un profond désir d’aller à l’envers du confort
où il y a quelque chose d’organique et une jouissance.
— Robert Lalonde, auteur et comédien

 

— À PROPOS DE L’INTERPRÉTATION —

Evelyne est très bonne.
Sa voix casse sous l’émotion à certains moments,
tout en livrant le texte de façon claire. Chapeau !
— Tou·t·e·s les participant·e·s sont d’accord.

Ce sont des grands interprètes
avec des voix exceptionnelles dont tous deux savent bien se servir.
— Robert Lalonde, auteur et comédien
 

La complicité entre les deux interprètes est vraiment remarquable,
surtout lors des scènes qui se déroulent à l’arrière ou sur le côté.
— Tou·t·e·s les participant·e·s sont d’accord.

 

— AU SUJET DU DÉCOR —

Le décor blanc et froid contraste avec l’arrière plus chaud.
— Myriam De B, traductrice

Je me suis interrogé sur le cadre.
Peut-être, cela permet une certaine pudeur quant à la représentation de la douleur.
Le cadre peut aussi nous placer en position de voyeur.
La musique n’est en rien une pause au contraire, elle appuie sur la lourdeur ;
alors le fait qu’ils passent à l’arrière et qu’on les voit par le trucage caméra
et qu’ils ne sont plus tout à fait les personnages,
cela permet une certaine pause.
C’est très intéressant
de retrouver la complicité entre les interprètes.
— Romain Fabre, scénographe.

 
 
Photo : Yanick Macdonald

BRITANNICUS, en compagnie d'Yves Desgagnés — #CERCLETP

BRITANNICUS

Le  Cercle des Tigres Penseurs
s’est réuni le mardi 2 avril 2019, au Théâtre du Nouveau Monde.

Accompagnés du metteur en scène Yves Desgagnés,
les participants ont assisté au spectacle

Britannicus

Voici quelques-uns de leurs commentaires.

 

 

— AU SUJET DE LA PERTINENCE DE LA PIÈCE —

C’est joué à toute allure, c’est très moderne.
Visiblement, on a fait le choix de convaincre et non de séduire.
— Danièle B, retraitée

J’ai vu plusieurs fois cette pièce impitoyable et j’ai beaucoup aimé.
Ce jeune metteur-en-scène a vraiment beaucoup de talent.
— Robert Lalonde, comédien, auteur

 

J’ai vraiment envie de mettre de côté ce genre de théâtre là.
C’est trop chirurgical pour moi. Si les alexandrins touchent ma tête,
ils ne touchent pas du tout mon cœur.
— Mélanie B, pharmacienne

Au XVIIe siècle et même avant, chez les Grecs,
le théâtre, c’était d’abord la parole.
Aujourd’hui, il se rapproche plus du divertissement.
Ce théâtre-là nous désempare.
Racine se faisait une loi
de n’utiliser que deux cents mots à peu près dans ses pièces.
C’est pourquoi les mêmes mots reviennent souvent dans la bouche des acteurs.
Courroux, passion, devoir, fortune, etc.
— Yves Desgagnés, metteur-en-scène

 

Simplement tenter de décrypter
l’arbre généalogique des personnages est coton !
— Valérie S, ergothérapeute

 

Oui et ça va très vite ! Même qu’il me semble
que le temps entre les scènes est un peu court pour arriver à saisir
tout ce qui se passe dans cette affreuse journée.
À l’époque, chaque acte ne devait durer que 20 minutes,
le temps que duraient les chandelles éclairant le plateau.
— Yves Desgagnés, metteur-en-scène

On peut quand même faire un rapprochement
entre les luttes barbares de l’Empire romain
et celles des pouvoirs politiques d’aujourd’hui.
— Danièle B, retraitée

 

Cependant, l’inflexible hiérarchie
des familles princières de l’époque
n’existe plus vraiment dans nos soi-disant démocraties.
— Yves Desgagnés, metteur-en-scène

Aujourd’hui, ce sont plus les abus de pouvoirs,
mais les grands trusts et les compagnies sauvages.
— Danièle B, retraitée

C’est tout de même contemporain,
l’hypocrisie politique, les luttes de pouvoir.
J’ai trouvé la pièce très actuelle. Et quelle clarté, quelle netteté !
Deux heures d’alexandrins et on ne perd pas un mot, pas un enjeu, pas un geste !
— Francine F, productrice

On vit une période terrible,
comme dans la pièce, avec tous ces despotes!
— Danièle B, retraitée

Mais la lutte de deux frères pour la même femme
ne sera jamais dépassée !
— Lucie M, cuisinière

— À PROPOS DE L’INTERPRÉTATION —

Sylvie Drapeau est stupéfiante ! Quelle actrice !
Sa voix, ses intonations…
Elle est toujours formidable mais là, elle est magistrale!
— Yves Desgagnés, metteur-en-scène
(et tou·te·s les participant·e·s sont d’accord)

Le Néron de Francis Ducharme est magnifique !
— Francine F, productrice
(et tou·te·s les participant·e·s sont d’accord)

Un jeu très physique, très saisissant !
— Mélanie B, pharmacienne

 

Néron, déchiré par ses contradictions, est bouleversant.
Son apparition à la fin – on dirait une espèce de clown atteint de folie – est magnifique !
Son désir de réconciliation et sa folie de manipulation
lui donnent l’air d’un joker maléfique…
À la fin, en projection, il est décharné, presque un squelette.
C’est saisissant.
— Valérie S, ergothérapeute

 

Le texte est formidablement rendu.
Avant, on entendait les acteurs chanter les vers.
Ce soir, on entendait les intentions, pas la chanson.
— Carole R, retraitée

— À PROPOS DE LA SCÉNOGRAPHIE ET DES CONCEPTIONS —

Je suis renversé par la beauté, l’étrangeté et l’efficacité de la scénographie.
Romain Fabre ici s’est surpassé!
— Robert Lalonde, comédien, auteur
(et tou·te·s les participant·e·s sont d’accord)

 

Oui et cette épée de Damoclès au-dessus de la tête des acteurs,
quelle idée géniale !
— Mélanie B, pharmacienne

J’ai beaucoup aimé la musique.
Tout est au service de la pièce. C’est un tout réussi.
— Francine F, productrice.

 

Il me semble que les percussions introduisaient bien la cruauté de la trahison.
Et ce bourdonnement obsessif, sa constance,
était du même ordre que le rythme impitoyable du texte !
— Valérie S, ergothérapeute

Les monologues projetés sur le décor
sont d’une grande efficacité.
— Mélanie B, pharmacienne

J’ai été déstabilisée par les costumes et la musique très actuels
et je dois dire que ça m’a empêché de situer la pièce
à l’époque où elle est censée se passer.
— Lucie M, cuisinière

 

— CONCLUSION —

En tout cas, ce fut d’une telle intensité
que j’en ai pour longtemps à démêler tout ça !
J’apprécie de plus en plus, tout comme vous,
le dépouillement du théâtre par rapport à la télé.
— Yves Desgagnés, metteur-en-scène

 

Les participant·e·s au Cercle des Tigres Penseurs
ont assisté à la représentation du 2 avril 2019, au Théâtre du Nouveau Monde.

Photos : Yves Renaud.

L'éducation de Rita, en compagnie d'Éveline Gélinas — #CERCLETP

L’ÉDUCATION DE RITA

Le  Cercle des Tigres Penseurs
s’est réuni le samedi 23 mars 2019, au Théâtre du Rideau vert.

Accompagnés de l’actrice Éveline Gélinas,
les participants ont assisté au spectacle

L’éducation de Rita.

Voici quelques-uns de leurs commentaires.

 

 

— RENCONTRE AVEC ÉVELINE GÉLINAS —

Pourquoi j’aime le théâtre ? Pour le recueillement permettant l’émotion et la réflexion. La rencontre est directe, exceptionnelle, entre les acteurs et le public.
La télé ne permet pas, contrairement au théâtre, d’aller en profondeur dans la construction d’un personnage. Pour la scène, le travail doit se déposer dans le corps ainsi que l’émotion et la pensée. Les questionnements sont essentiels en répétition et au théâtre, on prend le temps d’explorer à fond. À la télé et au cinéma, le travail de l’acteur est tributaire de celui du réalisateur, du monteur, du producteur. Le théâtre est vraiment l’art de l’acteur. C’est sportif, marathonien. On mouille sa chemise. Il faut porter dans la salle le texte, pas de gros plans, pas de prise de son. Et la communication entre les partenaires de jeu est poussée à son plus intense.
Je crois que ce qu’on va voir et entendre cet après-midi parle du caractère essentiel de ce qu’on appelle la culture, la vraie, et de sa transmission. Un sujet qui m’interpelle très fort.
On a rarement l’occasion d’échanger comme ça avec des spectateurs venant de milieux différents.
 

— COMMENTAIRES DES PARTICIPANTS —

Ça parle de la difficile interaction entre les classes sociales.
Le prof poète raté est d’abord satisfait de lui-même,
puis vite déçu, frustré, déclarant qu’il ne sait rien.
Rita, elle, dans un langage assez proche de celui des Belles Sœurs de Tremblay,
se plaint de ne rien connaître et désire se découvrir elle-même.
— Gérard T, avocat
Elle veut être libre alors que lui est enlisé
dans sa neurasthénie de prof désabusé.
— Chantal D, avocate

La pièce montre la belle contradiction entre savoir sans pouvoir
et pouvoir sans savoir. Les deux personnages luttent,
l’une pour se libérer de l’insignifiance de sa petite vie,
l’autre pour transgresser un savoir universitaire étouffant.
Le duo est fort, drôle, profond, électrisant.
— Robert Lalonde, acteur, écrivain

Lui a fait des choix, peut-être les mauvais.
Elle cherche à se dépasser. Lui a joué la game,
elle désire simplement dépasser sa condition, sans jouer la game.
— Garwood J-G, courtier immobilier
C’est vrai qu’il est condescendant.
On se dit : « Qui est-il pour décider de ce qu’elle devrait devenir? »
— Éveline Gélinas, comédienne

Ce sont deux niveaux de langage et deux visions qui se renversent.
Ça me fait penser au Don Quichotte de Cervantès :
au début, c’est Quichotte qui poursuit son rêve et puis s’arrête,
et Sancho qui semblait sans rêve finit par devenir celui qui veut réaliser ses rêves.
— Myriam D.B, traductrice

On pense aussi à Pygmalion.
C’est d’abord la confrontation comique de deux langages opposés,
puis le jeu devient plus grave : il est question de deux êtres
qui cherchent à sortir de leur condition.
— Danielle B, retraitée

Je suis traductrice et quand on fait de la traduction simultanée,
il faut traduire parfois un paysan, une prostituée, une universitaire.
Souvent, le traducteur ne sait pas reproduire
le langage de la personne dont il doit traduire les propos.
Le texte livré ici par les acteurs,
entre autres grâce à la traductrice, est si vrai, si juste !
— Myriam D.B, traductrice

La caricature langagière aurait été fâcheuse, ici.
Elle n’aurait pas permis à la vérité des personnages d’émerger.
Et je dois saluer le grand art de la High comedy britannique.
On rit beaucoup, mais le fond est grave.
On oscille sans cesse entre le rire léger et l’émotion profonde.
— Robert Lalonde, acteur, écrivain

Rita affirme que ses proches ne l’acceptent plus
à partir du jour où elle tient des propos hors de la banalité.
Et elle craint que les proches du prof la tournent en ridicule.
Mais Rita ne veut pas changer de groupe social,
elle veut simplement devenir elle-même.
— Myriam D.B, traductrice

Et si le prof avait été une femme
et qu’on n’avait pas soupçonné de désir entre elle et Rita ?
Est-ce que ça se serait passé autrement ?
— Éveline Gélinas, comédienne

Le désir est essentiel dans la transmission,
pour peu qu’il se métamorphose en goût de venir en aide,
de propulser l’autre vers la réalisation de lui-même, d’elle-même.
Il ne faut pas confondre sexualité
et une certaine tension sexuelle qui peut aider à sublimer.
— Garwood J-G, courtier immobilier

Ça m’a rappelé qu’à mon travail,
j’ai dû répondre à un questionnaire écrit
et mes réponses n’ont pas du tout fait l’affaire des patrons.
Je n’ai pas répondu ce qu’ils auraient voulu que je réponde.
J’ai été comme Rita, trop franche, et j’ai répondu dans mes mots,
exactement ce que je pensais. Fallball !
— Lucie M, cuisinière

Le risque d’être sincère, dans tous les milieux, est énorme.
— Robert Lalonde, acteur, écrivain
On est tous confrontés à ça.
— Chantal D, avocate
 

Il n’y a pas une éducation particulière qui prédestine à l’art.
L’art entre dans ta vie sans tenir compte de ta condition.
— Myriam D.B, traductrice

L’art, la culture enrichissent nos vies, nous aident à supporter la bêtise.
— Danielle B, retraitée

Rita remarque le tableau dans le bureau du prof
et elle y voit même un certain érotisme.
Lui se souvient à peine que la toile est accrochée sur son mur.
— Éveline Gélinas, comédienne

La pièce nous parle de la nécessité d’apprendre
en se fiant à ce qu’on aime et de refuser le jugement
de ceux qui ne comprennent pas et nous désapprouvent.
— Lucie M, cuisinière

Vraiment, la pièce est fantastique !
Le texte, la mise en scène, le décor…
Et les acteurs sont fabuleux !
— Robert Lalonde, acteur, écrivain (Et tous les participants sont d’accord.)
Et ça me rappelle tellement le décor, la lumière de mon école d’autrefois.
Un lieu qui me stimulait et m’inquiétait à la fois.
Le décor, les costumes et la lumière sont vraiment réussis.
— Gérard T, avocat (Et tous les participants sont d’accord.)

On sentait bien que le public avait soif d’entendre des propos comme ceux-là.
Preuve que la pièce est loin d’être dépassée.
— France C, spécialiste en communications

Rita refuse de croire que la culture n’est pas pour elle.
Elle a confiance qu’elle pourra se développer, continuer à faire confiance,
au prof et à la vie, surtout à elle-même.
— Éveline Gélinas, comédienne

Le texte très bon, bien dosé entre le rire et la réflexion.
J’ai eu l’impression que les dernières minutes penchaient vers une certaine morale,
sans doute à cause de l’époque de l’écriture de la pièce.
— Carole R, retraitée
 
 

Les autres participants trouvent plutôt que cette esquisse de morale fait du bien,
et remarquent que les jeunes dans la salle semblaient y être très sensibles.

Tou·te·s s’entendent cependant pour affirmer que les interprètes sont vraiment excellents !
On admire les changements d’état émotif des deux personnages,
mais aussi la rapidité avec laquelle Émilie Bibeau doit changer de costume
pour souligner l’évolution du personnage. Très réussi !

Un beau moment passé en compagnie de Frank et de Rita.

 
 

* crédit photo: François Laplante Delagrave

LA QUEENS' en compagnie de Céline Bonnier – #CERCLETP

LA QUEENS


Le quatrième rendez-vous du Cercle des Tigres Penseurs de la saison 2018-19
a eu lieu le samedi 2 février au Théâtre La Licorne.

Accompagnés de l’actrice Céline Bonnier,
les participants ont assisté à la pièce LA QUEENS’
un texte de Jean-Marc Dalpé dans une mise en scène de Fernand Rainville.

Voici quelques-uns de leurs commentaires.


 

Sur le sujet:
Tou·te·s trouvent le sujet très intéressant.

« La difficulté de vivre en région éloignée dans un monde trop petit pour certains,
ça peut être étouffant. Cela entraîne le désespoir qui tue les ambitions.

Ici, le sujet est très bien traité. »
— N. Tremblay, réalisatrice retraitée

« Malgré que le fait que le nord n’est pas si loin d’ici,
on oublie souvent les enjeux auxquels font face ceux qui y vivent. »
— A. Miasnikof, producteur

« Ça m’a fait drôle, d’ailleurs, de me faire appeler « gens du sud. »
Les relations familiales complexes, les complots, les alliances…
Tout y est dans cette pièce. »
— J. Lefebvre, marketing événementiel

« Les liens familiaux ne sont pas toujours faciles.
Les confrontations font ressortir les émotions.
On ne choisit pas notre famille. »
— V. Gingras, designer d’intérieur

« Les amis, ont les choisit, la famille on se la farcit. »
— L. Miville, cuisinière

« Le discours final de Marie-Élizabeth
et toute cette scène où elle fait son show… ça m’a beaucoup touchée. »
— L. Kabiljo, candidate au doctorat, chargée de cours, éducation par les arts

« On peut comprendre beaucoup de choses dans cette pièce.

En plus des relations familiales et filiales pas toujours simples,
il y a les petites villes sous respirateurs artificiels.
On peut aussi penser à la survie du français en général. »
— D. Brouillette, retraitée

« Les réponses différentes des deux sœurs face à leur passé
sont très intéressantes. »

— C. Desjardins, avocate
« La plus vieille fuit une réalité qui, un jour, finit par la rattraper. »
— L. Miville, cuisinière

« Ce qui est remarquable,
c’est que les deux sœurs sont tout à fait opposées l’une de l’autre
et que cela se traduit même dans le langage.
Sophie a un parler local et l’autre une langue très châtiée.
Et tout à coup, chez cette dernière, la langue du coin revient avec force.
Le succès du spectacle repose beaucoup sur la force du texte. »
— Jean-François. B.

« Comme on le dit dans la pièce : les racines sont importantes,
mais on a aussi des jambes pour aller ailleurs.
C’est ce qui a mené l’aînée à la beauté. 
Qu’est-ce qui est le plus important ?
Avoir des racines
ou détenir la possibilité d’aller explorer ailleurs ?
Les deux, je pense. »
— Céline Bonnier, comédienne

« J’ai été bouleversée par la dureté et la douleur de ces gens.

Ils ont pour ancêtres des gens qui se sont d’abord sauvés
de situations désastreuses, ailleurs, autrefois.
Ce qui s’offre comme horizon aux enfants demeure une douleur,
même pour celle qui est partie. Quant à celle qui est restée,
si elle perd son motel, elle n’a plus aucun endroit où aller.
Cet aspect m’a vraiment chavirée. »
— N. Tremblay, réalisatrice retraitée

« Les deux sœurs ont des reproches à se faire.
Chacune refuse d’accepter la réalité de l’autre. »
— V. Gingras designer d’intérieur

« Le malheur, c’est que cela se répercute sur la jeune fille. »
— N. Tremblay, réalisatrice retraitée

« La fille n’a pas à faire les choix de sa mère ni de sa tante.
Elle vit une autre réalité. Elle est tourmentée entre les deux.
Et elle a de la misère à faire un choix, on la comprend bien.

Surtout avec une mère aussi marâtre…
Selon moi, c’est elle qui l’a poussée à devenir toxicomane. »
— H. White, avocat

« La mère fuit autant son village que son enfance et son rôle de mère.

Elle a un vide émotionnel. »
— A. Miasnikof, producteur

« Elle n’a plus d’émotion.
Aussi, elle vit toujours dans des lieux anonymes comme les hôtels. »
— C. Desjardins, avocate

« Elle s’est déracinée, elle flotte.
Tandis que Sophie a des racines qui remontent jusqu’au grand-père. »
— Céline Bonnier, comédienne

« La trahison du mari, 
est-ce sa façon à lui d’avoir une meilleure vie ?
Une chance de faire autre chose ? Même de la protéger ? »
— C. Desjardins, avocate

« Moussa, étant déraciné, peut peser le pour et le contre.
Il n’a pas besoin de sauver le legs des générations précédentes.
Le fait que ce personnage ne soit pas dans l’émotion est intéressant. »
— A. Miasnikof, producteur

Sur l’interprétation :
Tou·te·s s’accordent pour souligner l’excellent jeu des interprètes.

« L’interprétation de Dominique Quesnel est spectaculaire. »
— N. Tremblay, réalisatrice retraitée

« L’interprétation de Marie-Thérèse Fortin donne des frissons,
d’autant plus que son personnage n’a pas de lien émotionnel avec personne. »
— C. Desjardins, avocate

« Elles sont parfaites dans leur personnage.

David Boutin a un rôle très important et il est excellent. »
— H White, avocat

« David est un excellent acteur.
Il parle même avec la roche du nord dans la bouche,
une voix grenailleuse, rude. »
— Céline Bonnier, comédienne

« En voyant les acteurs en personne au théâtre,
on découvre qu’ils ont encore beaucoup plus de talent qu’à la télé. »
— L. Miville, cuisinière

« J’aime le fait que l’espace-temps est totalement autre sur scène.

On est ailleurs, et on va dans des zones intérieures inconnues et surprenantes.
La scène, c’est souvent un espace où l’être humain est plus transparent
que dans la vraie vie. C’est très exigeant. »
— Céline Bonnier, comédienne

« L’une des différences, c’est le vertige des acteurs.
Il ne faut pas qu’ils se trompent.
L’angoisse du trou de mémoire doit être là. »
— C. Desjardins, avocate

« Je considère que le travail d’acteur, c’est comme un muscle
que tu réchauffes en fonction de chaque personnage.
Toutes les pièces sont stressantes et fascinantes.
Tu n’es jamais sûr de rien.

D’ailleurs, est-on sûr de quelque chose dans la vie ? »
— Céline Bonnier, comédienne

Une courte rencontre avec Jean-Marc Dalpé, l’auteur de la pièce

« On sent votre connaissance des milieux éloignés. »
— N. Tremblay, réalisatrice retraitée

« Toute la dialectique entre le centre et la périphérie,
tout comme le destin de ces gens-là, m’intéresse.
Je voudrais constater une relation saine entre les régions et les centres.
Il faut que ça circule, un poumon doit respirer.
Mais en réalité, ce sont des batailles. »
— Jean-Marc Dalpé, auteur

« Je remarque le choix de placer un immigrant dans la pièce. »
— D. Brouillette, retraitée

« C’est une réalité très dynamique dans certaines régions.
La culture africaine, par exemple, est très importante à Saint-Boniface.
Même chose à Sudbury, où il y a des immigrants d’Europe :
allemands, italiens, serbo-croates… »
— Jean-Marc Dalpé, auteur

« L’installation de la mine, dans la pièce,
est-ce qu’au fond de vous, cela symbolise l’espoir ? »
— C. Desjardins, avocate

« Je ne sais pas trop ce que sera l’exploitation du fameux plan nord ;
mais je sais que si on ne s’en occupe pas,
ils vont s’en occuper eux-mêmes, les grands exploitants.

Je veux faire une mise en garde :
si on continue juste à se chicaner entre nous,
ils vont prendre possession de l’agenda.

Il y a plusieurs couches dans ma pièce :

la situation familiale, la situation canadienne,

et peut-être, je l’espère, la situation l’internationale. »
— Jean-Marc Dalpé, auteur

Au sujet des critiques :
La plupart des participant·e·s trouvent les critiques négatives injustifiées

« Je ne sais pas pourquoi, je ne viens pas plus souvent au théâtre.
Au cinéma, la bande-annonce nous permet de savoir si cela nous intéresse.
Pour le théâtre, on n’a que les critiques pour s’informer et décider.
Si ce n’avait pas été du Cercle, je ne serais pas venue. »
— J. Lefebvre, marketing événementiel

« Ça fait longtemps que je veux m’intéresser au théâtre.
Ce serait bien si les critiques, plutôt que de donner leur opinion,
nous instruisaient sur des faits relatifs à la pièce,
comme la démarche, l’historique, les acteurs… »
— V. Gingras, designer d’intérieur

« Pour avoir été membre du Conseil d’administration d’un théâtre,
je peux vous affirmer que les critiques sont fondamentales
et influencent beaucoup la fréquentation du public, et cela dès le début. »
— H. White, avocat

« Cela fait longtemps que je trouve que plusieurs critiques sont à côté de la plaque.
Heureusement, je vais au théâtre quand même. »
— C. Desjardins, avocate

 

* crédit photo: Suzanne O’Neill

 

Platonov amour haine et angles morts en compagnie de Robert Lalonde — #CERCLETP

Platonov amour haine et angles mort

Le troisième rendez-vous du Cercle des Tigres Penseurs de cette année
a eu lieu le samedi 8 décembre 2018, au théâtre Prospero.

Accompagnés du comédien et auteur Robert Lalonde,
les participants ont assisté au spectacle d’Angela Konrad

Platonov amour haine et angles morts.

Voici quelques-uns de leurs commentaires.

 

 

à propos du sujet :

 

« Il y a beaucoup de choses qui ressortent de cette pièce.
Dans un sens, nous sommes tous reliés à l’un des personnages.
Il y un sentiment de proximité, de compréhension et de dualité. »
— Olivier L, chargé de projet

 

« Je ne me reconnais pas dans ces personnages,
mais je ressens le malaise qui plane.
Des non-dits qui mènent à une tension, une violence.
Particulièrement chez le personnage principal,
troublé dans un environnement qui l’est tout autant. »
— Josiane P, étudiante en psychologie

 

« Vous ne trouvez pas que les gens jouent la comédie dans la vie ?
Tcheckhov a écrit que la différence entre les acteurs professionnels et les gens,
c’est que les acteurs sont les seuls à savoir qu’ils mentent. »
— Robert Lalonde, comédien et auteur

 
« Je trouve qu’il n’y a pas assez de non-dits dans la pièce.
Ils se disent tout, crûment. »
— Lucie M, gestionnaire en alimentation
 

« La difficulté de vivre l’amour, la dépendance affective,
la perversion narcissique, le pouvoir de l’argent
font qu’ici la femme et l’homme sont soumis à leurs plus bas instincts.
Il y a beaucoup de détresse. Ils ne savent pas comment s’en sortir.
Je crois que de nos jours, on n’a plus de moyens de s’en sortir. »
— Almée P, retraitée conseillère en éducation.

« Je pense qu’il s’agit plus de désespoir que de bas instincts.
Ce désespoir fait plus mal que les abus. »
— Danielle B, retraitée

 

« Personne ne vient au secours de l’autre.
Personne n’intervient pour arrêter tout ça.
Tchekhov dénonce cette lâcheté. »
— Robert Lalonde, comédien et auteur.

 
« C’est comme une secte maudite. Chacun·e alimente l’autre,
le replonge dans ses dans ses problèmes, le maintenant prisonnier avec elle ou lui
dans un dangereux cercle fermé. Ils vont finir par tout perdre
en ne s’évadant pas de cette prison. »
— David T, pigiste spectacle
« Je crois que selon de l’âge que nous avons et de ce que nous avons vécu,
nous recevons très différemment la pièce.
Moi, je me questionne encore : pourquoi s’attache-t-on à un salaud ?
Parce que finalement Platonov, c’est un maudit courailleux. »
— Lucie M, gestionnaire en alimentation
« D’autant plus que les femmes, ici, savent ce qui se passe,
alors chaque moment devient plus destructeur que le précédent. »
— David T, pigiste spectacle
 

« Tchekhov prend le parti des femmes
en dénonçant l’abus des hommes. »
— Robert Lalonde, comédien et auteur

« Moi, j’ai trouvé le contraire.
C’est humiliant pour les femmes. »
— Ginette D, artiste peintre

 
« Si chacun reste dans ce cercle,
peut-être sont-ils confortables là-dedans ? »
— Olivier L, chargé de projet
« Non, ils ne sont pas confortables.
Il y a des gens qui ne savent pas qu’ils font souffrir
et d’autres qui ne savent comment sortir de la souffrance. »
— Almée P, retraitée conseillère en éducation
« Chez Tchekhov, si les gens semblent aimer souffrir,
c’est parce qu’ils croient ne pas pouvoir faire autrement. »
— Robert Lalonde, comédien et auteur
 

« Les narcissiques sont convaincus qu’ils ne font pas de mal
et qu’ils n’ont aucun problème. Ici, on retrouve le cycle de la violence
et de la manipulation, accompagné de toutes sortes d’excuses
pour mieux recommencer. »
— Josiane P, étudiante en psychologie

« Ce que dit Tchekhov est magnifique :
ce que montre le visage, c’est la trahison.
La pièce nous dit qu’il faut chercher plus loin le sens de la vie
et qu’il y a beaucoup de belles choses dans la vie,
pour peu qu’on sorte de notre habitude du malheur. »
— Danielle B, retraitée

 

« La méchanceté amène la victimisation et la victimisation amène la méchanceté.
La femme de Platonov, on ne peut pas la rejeter ni la trouver idiote,
même si c’est ce qu’on est tenté de faire au départ.
De l’extérieur, on juge, mais quand on s’arrête un peu,
on comprend qu’elle n’a pas vraiment de choix.
Entre deux maux, on choisit le moins fracassant. »
— Nadine F, scripte et cinéaste

 

concernant les éléments scénographiques :

 

« J’ai adoré que ce soit plutôt les corps des acteurs
plutôt que le décor qui occupent tout l’espace. »
— Robert Lalonde, comédien et auteur
[et tous les participants sont d’accord.]

 

« Les maquillages et les coiffures sont très significatifs.
Au début, c’est presque aussi propre et froid qu’au salon mortuaire.
Plus ça va, plus ça se dégrade. Ça devient de plus en plus dur, désordonné… »
— Lucie M, gestionnaire en alimentation

 

« J’ai beaucoup aimé le décor, particulièrement le plancher,
son éclairage blanc contrastant avec les costumes noirs.
Par contre, la passerelle à l’arrière, je me suis demandé pourquoi.
Est-ce pour exprimer le voyeurisme ? »
— Olivier L, chargé de projet

« Je crois que cela exprime le fait qu’ils ne peuvent aller nulle part.
L’éclairage , la musique et le plancher résonnant sont d’une rare efficacité. »
— Robert Lalonde, comédien et auteur

« On aurait dit un podium où, comme dans les défilés de mode,
les acteurs viennent défiler au début.
Les défilés de mode, c’est froid et vide.
Comme le décor pour ainsi dire absent de la pièce. »
— Danielle B, retraitée

 

« Le décor représentait bien Platonov : vide de sens.
Comme sa raison en déroute. »
— David T, pigiste spectacle

 

sur l’interprétation et les personnages :

 
« Tous les acteurs sont excellents et aucun n’est en-dessous de l’autre.
Ils sont très bien dirigés. »
— Olivier L, chargé de projet
[et tous les participants sont d’accord.]
 

« J’ai été très impressionné par le personnage de la générale,
notamment sa consommation d’alcool.
La rage est rarement exprimée par les femmes, surtout comme ça.
La crise de la générale, vers la fin, j’ai trouvé ça super.
Bravo à Violette Chauveau ! »
— Danielle B, retraitée

 
« Le travail corporel ici est très exigeant.
Devoir se tordre et de détordre, changer de ton
et ça, au moment précis où la musique l’exige…
La trame sonore vous maintient toujours sur un fil très mince.
C’est coton à faire. »
— Robert Lalonde, comédien et auteur
 

autour de la mise en scène :

« Même sans fréquenter le théâtre et connaître Tchekhov, ce qui est mon cas,
on comprend très bien la pièce. »
— Ginette D, artiste peintre

 
« C’est une mise en scène travaillée au quart de tour.
La traduction, mais surtout la signature d’Angela Konrad
qui a remixé le tout d’une telle façon que,
moi qui connais bien l’œuvre de Tchekhov,
je suis persuadé que c’est comme ça qu’il aurait aimé voir sa pièce jouée.
Il écrivait souvent aux acteurs et metteurs en scène :
adressez-vous au public, pas seulement les uns aux autres.
C’est mené de main de maître ici ! »
— Robert Lalonde, comédien et auteur
[et tous les participants sont d’accord.]

« On ressent le contexte russe mais pas l’époque.
La pièce est bien d’actualité. »
— Lucie M, gestionnaire en alimentation

« La mise en scène est définitivement contemporaine
et c’est très réussi. »
— Olivier L, chargé de projet

 
« C’est du vrai théâtre. C’est ça qui est le fun. On ne vient pas au théâtre
pour retrouver les scènes de la vie quotidienne traitées en surface,
ou comme à la télévision. On dirait une chorégraphie,
les acteurs font des mouvements très choisis et chaque geste parle. »
— Lucie M, gestionnaire en alimentation
 

« Et au théâtre, on vit directement les événements.
On a souvent eu la chair de poule !
Par exemple, quand la comédienne gratte l’assiette.
Je pense aussi à Platonov qui ouvre la porte,
nous laissant entrevoir qu’ailleurs, dehors,
une autre vie, plus lumineuse, nous attend… »
— Olivier L, chargé de projet

 

 

* crédit photo  : Maxime Robert-Lachaîne

Des souris et des hommes en compagnie d'Anne-Marie Cadieux — #CERCLETP

Des souris et des hommes

Le second rendez-vous du Cercle des Tigres Penseurs de cette année
a eu lieu le mercredi 7 novembre 2018, au théâtre Duceppe.

Accompagnés de l’actrice Anne-Marie Cadieux,
les participants ont assisté au spectacle signé Vincent-Guillaume Otis
de la pièce Des souris et des hommes de Steinbeck,
dans une traduction de Jean-Philippe Lehoux.

Voici quelques-uns de leurs commentaires.

 

Sur le texte :

« Ce texte est encore d’actualité même 80 ans après son écriture.
Le désespoir des sous-prolétaires, le peu d’évolution des sociétés occidentales…
Toute la propagande autour de la réussite américaine
alors qu’ils n’ont pas vraiment la possibilité de s’y épanouir. »
— Gérard T, retraité de la fonction publique et avocat

« C’est une écriture extrêmement efficace. »
— Mélanie B, pharmacienne d’hôpital.

« La traduction et l’adaptation
en langue québécoise est excellente. »
— Danielle B, retraitée

« Je serais bien curieux de savoir combien de temps Steinbeck a pris,
à l’âge de 34 ans, pour écrire ça. »
— Harold W, avocat

« Pourquoi c’est la femme qui est tuée plutôt que Curley?
J’aurais aimé que ce soit lui, plutôt. »
— Myrline, technicienne en éducation spécialisée.

« Les deux personnages qui m’ont le plus marquée,
c’est celui de Mae parce qu’on lui met tout sur le dos,
et celui de Candy parce qu’il se sent mis au rancard. »
— Myriam D B, conférencière

 

Sur l’amour et l’amitié :

« La solidarité entre les deux hommes est remarquable.
On voit aussi comment la différence crée une peur et une méfiance de l’autre. »
— Myrline, technicienne en éducation spécialisée

« Il y a une sorte d’amour fraternel entre eux.
George traite Lennie comme son frère. »
— Mélanie B, pharmacienne d’hôpital

« La relation entre les deux personnages principaux est au cœur du texte.
Par contre, vous semblez tous ressentir de l’amour entre George et Lennie.
Moi, j’ai perçu que George est pris, coincé avec Lennie.
Il n’a pas d’amour ni de compassion. Au mieux, de la pitié. »
— Lucie L, analyste d’affaires
« C’est beau de voir comment en s’accrochant à leur but,
celui d’avoir leur propre ferme, ils réussissent à endurer la vie difficile. »
— Garwood J-G, courtier immobilier

« Je crois que George veut sauver Lennie. Même lors de la bataille,
c’est un amour filial plus fort que celui qu’on éprouve pour un ami.
Un ami l’aurait quitté depuis longtemps. »
— Catherine D, coordonnatrice organisme communautaire

« Pierre Bourgault avait une définition intéressante de l’amour. Il disait
que ce n’est pas quand cela va bien que l’on démontre de l’amour,
mais quand ça ne va pas bien. Ce n’est pas un sentiment, mais une action,
une volonté. George aime de façon imparfaite, mais il agit. »
— Gérard T, retraité de la fonction publique et avocat

« Il faut avoir du courage pour sauver les gens qu’on aime,
les sauver d’eux-mêmes. »
— Catherine D, coordonnatrice organisme communautaire
 

Sur l’espoir et les rêves :

« Chacun a son rêve et sera déçu. C’est l’analogie avec le rêve américain.
Que le personnage âgé veuille se joindre au projet de George et Lennie, moi, ça m’a touché. »
— Anne-Marie Cadieux, comédienne.
« Lennie est dans son rêve. Il est hors norme et George entretient ce rêve
parce que cela leur permet de vivre. Candy va s’y raccrocher,
mais on sent que lui n’y croit pas vraiment. »
— Gérard T, retraité de la fonction publique et avocat.
« Crooks dit d’ailleurs que tout le monde a un rêve
et que personne ne le réalisera. »
— Lucie M, gestionnaire en alimentation
 

Sur l’interprétation :
Tous trouvent Benoit McGinnis excellent
et Guillaume Cyr remarquable de vérité dans son rôle de Lennie.

« J’ai attendu le salut de la fin pour savoir si Guillaume Cyr
était vraiment comme le personnage, tellement j’y ai cru. »
— Garwood J-G, courtier immobilier

« C’est une histoire extraordinaire.
Moi qui suis père d’un autiste, je vois qu’il aurait pu être un autiste.

J’étais sur mes gardes, car je me souvenais de Jacques Godin
et d’Hubert Loiselle dont je suis resté un admirateur.
J’avais peur de comparer négativement — et en plus,
j’avais lu la critique négative du Devoir.

Mais j’ai été, comme on dit au Québec, flabbergasted par les 2 comédiens principaux,
tellement que je me rappellerai plus des autres acteurs qui les ont joués! »
— Gérard T, retraité de la fonction publique et avocat.

« Il y a aussi le vieil homme et la femme qui m’ont touchée.
La femme dans le télé-théâtre était jouée par Luce Guilbeault de façon plus sensuelle.
Ici, la mise en scène fait en sorte qu’elle n’est pas du tout une agace,
mais pourtant on la traite ainsi. »
— Lucie L, analyste d’affaires
« Curley est le personnage le plus complexe.
Il est psychologiquement perturbé
et Maxim Gaudette le réussit très bien. »
— Harold W, avocat

« Le comédien qui joue Crooks n’en fait pas plus qu’il faut.
Il dégage juste la conscience de sa condition.
J’aime bien que Steinbeck en fasse le seul qui lit et s’instruit.
Steinbeck a toujours défendu la classe ouvrière. Il sait donner de la dignité aux exclus. »
— Danielle B, retraitée

 

Sur la mise en scène :

« J’ai particulièrement aimé lorsque tout le monde reste en scène figé,
de même que lorsque Lennie leur fait face comme à des fantômes.
C’est intelligent, on change parfois de lieu juste par le mouvement des comédiens. »
— Catherine D, coordonnatrice organisme communautaire

« Il y a aussi de belles liaisons d’une scène à l’autre. »
— Danielle B, retraitée

 

Sur la scénographie :

« J’ai beaucoup aimé la scénographie de Romain Fabre, épurée,
adaptée à la tragédie contemporaine et tout de même réaliste.
Et la façon et le moment où le décor s’ouvre… ça bascule encore plus dans la tragédie.
Même l’utilisation de l’écran. C’est vraiment inspiré du texte de façon très juste. »
— Anne-Marie Cadieux, comédienne

« L’éclairage est aussi très intéressant.
Il crée une ambiance et on sent bien le jour et la nuit. »
— Mélanie B, pharmacienne d’hôpital.

« On voit tout et l’imagination est stimulée.
Comme lorsque l’esclave tire les caisses,
j’ai vu le cheval et ressenti le mal de dos de l’homme. »
— Lucie M, gestionnaire en alimentation

« Le décor est un personnage en soi et c’est très réussi. »
— Catherine D, coordonnatrice organisme communautaire

« La bande sonore est très intéressante.
Les accords de guitare tombent à point. »
— Myriam D B, conférencière
 

Prouesses… en compagnie d'Hubert Proulx – #CERCLETP

Pour ce premier rendez-vous du Cercle des Tigres Penseurs de l’année 2018-2019,
les participants ont assisté à la pièce PROUESSES ET ÉPOUVANTABLES DIGESTIONS DU REDOUTÉ PANTAGRUEL de l’auteur Gabriel Plante, mis en scène par Philippe Cyr. Le comédien Hubert Proulx les a accompagné à la représentation du samedi 6 octobre 2018, au théâtre Denise-Pelletier.

 
Voici quelques-uns de leurs commentaires :
« Le décor est remarquable, la façon que l’on fait apparaître les objets est très amusante.
Il y a plusieurs clins d’oeil à Rabelais, aux fables et aux créateurs de merde.
Par exemple, le bibendum double qui peut nous faire penser à beaucoup de choses.
C’est tout un univers démesuré. Les concepteurs sont ingénieux. »
— Danielle B, retraitée
 
« Ce qui est réussi, c’est la démesure, le côté sale, de merde et de pet. »
— Hubert Proulx, comédien
 

« Les costumes devraient êtres aussi drôles que les comédiens. »
— Ginette BD, peintre, sculpteur

 

« Les images créées par le décor
permettent de bien voir qu’on est dans l’estomac. »
— Hubert Proulx, comédien

 

« Le décor qui fait apparaître la luette, par exemple,
est vraiment intéressant pour une grande salle. »
— Carolle R, retraitée

 

« La mousse m’a fait penser à l’effet de l’acide dans l’estomac. »
— Ginette BD, peintre, sculpteur

 

« Les éclairages sont intéressants
comme lors de la sortie à la fin, j’ai pensé à Star Wars. »
— Anne R, bibliothécaire

 

« On comprend que le deuxième cerveau est l’estomac
puisqu’il est à la mode de dire que nos émotions viennent de là. »
— Danielle B, retraitée

 

« J’étais tellement absorbée par le décor
que je portais moins attention aux comédiens. »
— Anne R, bibliothécaire

 

« Les acteurs jouent bien. Ils y vont, malgré l’absence d’histoire.
J’aime le travail de certains comédiens. »
— Lucie M, cuisinière

 

« C’est un défi de chercher la démesure sans jouer le ridicule.
Renaud Lacelle-Bourdon a un jeu très, très précis.
Il réussit à être un passeur et à canaliser le focus dans sa relation avec le personnage,
avec le narrateur, avec le public. Il est vraiment excellent. »
— Hubert Proulx, comédien

 

« La qualité de la voix du narrateur a attiré mon attention. »
— Nadine F, scripte et cinéaste

 

« La narration est réussie,
il y a à la fois, le faux côté protocolaire et de l’humour. »
— Hubert Proulx, comédien

 

« L’interprétation est énergique et impressionnante,
mais on ne comprenait pas tout le temps l’articulation des acteurs. »
— Nadine F, scripte et cinéaste

 

« Les comédiens sont drôles, ils sont dedans. »
— Ginette BD, peintre, sculpteur

 

« Il y a deux niveaux de langue, celui du haut par le narrateur et celui du bas par les comédiens.
J’ai plus accroché à celui du haut, l’autre m’irrite. »
— Anne R, bibliothécaire

 

« Moi, j’ai particulièrement aimé le professeur, il m’a fait rire. C’est trop drôle, le pelleteux de nuages.
Ça m’a rappelé lorsque j’enseignais Marguerite Duras et qu’en regardant ma classe, je me demandais : qu’est-ce que je fais là ? »
— Anne R, bibliothécaire

 

« J’ai compris que les utopistes sont voués à être désillusionnés eux aussi. »
— Hubert Proulx, comédien

 

« À son époque, Rabelais voulait utiliser les farces et le vulgaire
pour rester près du peuple malgré le fait qu’il était un médecin érudit.
Quand je l’ai lu au secondaire, personne ne parlait de cul et de merde. »
— Danielle B, retraitée

 

VIE UTILE EN COMPAGNIE D'ISABELLE BLAIS – #CERCLETP

Pour la dernière soirée de la saison avec le Cercle des Tigres Penseurs, les participants ont eu la chance d’assister à la pièce La Vie Utile, un texte d’Évelyne de la Chenelière dans une mise en scène de Marie Brassard, en compagnie de la généreuse Isabelle Blais. Voici l’ensemble des commentaires de nos participants.
Le texte
 «C’est désarmant, ce n’est pas saisissable par la raison. C’est à la fois un travail sur le sens de la vie et sur le sens des mots. C’est impressionnant cette tentative de nous renvoyer chacun à notre propre difficulté, celle d’habiter les mots qu’en général on n’habite pas. Elle nous force à habiter la parole. »
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«Il y a des bijoux de phrases, des images hyper fortes mais en même temps cela s’adresse plus à l’intellect. Je n’ai pas été impliquée dans cette quête de sens. Évelyne ressent bien cette quête mais ça ne me touche pas autrement que dans une forme d’analyse.»
Isabelle Blais, comédienne
 
«Des phrases marquantes comme : « on ne se comprend plus quand on parle la même langue », par exemple. Mais cela côtoie des pluies de mots dépourvus de sens et sans réel intérêt, qui me font décrocher.
Catherine D, coordonnatrice organisme communautaire.
 
Tout le passage de « la fenêtre ouverture et fermeture à la fois», tous d’accord
que ce moment est saisissant.
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«Aussi le début sur la foi, la quête, faire semblant, mentir. Et ce besoin de revenir avant tout ce qu’elle sait, et ça jusqu’au limbe.»
Isabelle Blais, comédienne
 
«Les limbes sont évoqués pour signifier qu’elle ne vit pas, qu’elle aspire à autre chose : ne pas ressentir tout en voulant sentir vraiment»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«La langue comme fenêtre sur le monde. Mystère, cacher/montrer avec les mots. Cela fait penser à une technique bouddhiste zen, ou encore à la ritournelle de la chanson : « trois petits chats, trois petits chats… » La sonorité des mots crée un lien avant qu’on ne saisisse le sens des mots – recherche du mot avant le sens du mot. Tu cherches un sens, alors que tu es déjà programmé à accorder au mot une signification, qui par ailleurs peut être totalement autre dans une autre culture, une autre situation. On ne voit pas que nous sommes prisonniers du langage»
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«Je sors déboussolée de la pièce, sans repères et suis contente que l’on puisse en parler. Probablement que l’objectif est de nous rappeler que ce n’est pas toujours utile de comprendre. Difficile de suivre un fil conducteur. C’est un concept, plus théorique qu’émouvant, qui est ici avancé.»
Mélanie B, pharmacienne.
 
«Pour moi, ce fut un pur bonheur. L’aspect onirique, l’usage des envolées lyriques , des mots incantatoires, la réflexion sur la mort, la survie, le parallèle avec Jeanne d’Arc et le cheval de St-François… Un texte d’une grande richesse. La vie c’est ça : il nous passe sans cesse plein de choses par la tête et on ne peut pas la mettre sa tête à off, la tête. »
Danielle B, retraitée
 
«Pour moi, il y a beaucoup trop de mots, à tout moment je décroche.»
Lucie M, cuisinière milieu carcéral
 
« C’est un peu comme de l’écriture automatique»
Mélanie B, pharmacienne.
 
«Je sais qu’Évelyne travaille beaucoup, réfléchit beaucoup, analyse beaucoup. Les mots ici sont pensés, voulus. Peut-être avons-nous de la difficulté parce qu’on cherche de la cohérence. On est comme ça, les humains.»
Isabelle Blais, comédienne
 
« Derrière la litanie des mots, il y a son expérience, son questionnement. L’interrogation sur l’éternité, l’avant, l’après, la révélation de ce que peut être la vie dans l’infini et dans son revers, le fini. Cela nous renvoie à des questions primordiales, que notre société ne nous permet pas de poser, nous assaillant sans cesse de divertissement, ne nous permettant pas d’aborder les souffrances vécues.»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«C’est une tragédie grecque. Cela m’a bouleversé à plusieurs moments, tout au long de la pièce. J’ai perdu ma mère à seize ans, elle qui avait cru en Dieu, puis plus du tout. Et je me posais les mêmes questions lors des funérailles de ma mère, que ma grand-mère avait quand même faites à l’église.»
Nadine F, documentariste cinéma
 
«L’omniprésence de texte m’a rappelé ce dont on parlait plus tôt : on écoute peu et on parle beaucoup, à propos de tout et de rien.  C’est aussi une caricature de la réalité : on y côtoie sans cesse le beau et le laid»
Catherine D, coordonnatrice organisme communautaire.
 
«En une seule journée, on vit plein de choses qu’on rejette avant de les assimiler. Difficile d’avoir pleine conscience de tout ce que l’on voit, perçoit, vit…Si on faisait le bilan chaque soir, on serait submergé.»
Isabelle Blais, comédienne
 
«Juste en marchant vers le théâtre j’ai croisé plusieurs itinérants. Si j’avais pris pleine conscience de tout ce qu’ils vivent j’aurais été malheureuse pour eux que je serais encore en train d’en pleurer. On ne peut pas vivre avec une pleine conscience de tout.»
Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
 
«En vieillissant, on entend la rumeur des conversations multiples, mais il devient de plus en plus impossible de sélectionner la voix que tu choisis d’entendre dans le brouhaha.»
Nadine F, documentariste cinéma
 
« Il y a aussi des phrases qui choquent, comme celles qui parlent de réduire l’avortement à un simple processus organique privilégiant les limbes, où l’on peut ne pas voir, ne pas sentir…Je suis pro-vie, mais là il y a quelque chose qui me choque, comme mère»
Mélanie B, pharmacienne.
 
«Pourtant, il y a plein de gens qui disent à leurs parents qu’ils auraient préférés ne pas venir au monde.»
Danielle B, retraitée
 
L’interprétation et la mise en scène
 «Les acteurs sont très bons. L’aspect litanie…On peut se demander comment ils ont fait pour apprendre ça. J’imagine qu’ils ont trouvé un sens, leur histoire derrière les mots, un lien quelconque, qui a plus à voir avec le lyrisme qu’avec dans l’émotion. On peut se demander si parfois ils improvisent, même si j’imagine que non, car il est clair que l’auteure a réfléchi beaucoup avant de livrer ce texte. Ils sont très habiles. La mère est plus grotesque que les autres personnages, qui sont un peu éthérés. Le personnage que joue Évelyne est plus chargé d’émotions.»
Isabelle Blais, comédienne
 
«Le vieux monsieur a quelque chose d’attachant, de plus humain, de plus vrai.  Pourtant il représente le spectre de la mort»
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«J’avais l’impression que l’homme qui incarnait ce personnage n’était pas un acteur ».
Mélanie B, pharmacienne.
 
«Sophie Cadieux est remarquable»  (Tous d’accord )
 
« Sophie Cadieux est aussi charnelle que lyrique, son personnage est le plus violent»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«Le texte de la mère est livré avec une voix transformée qui m’a dérangée, même si on comprend la raison d’un tel choix. »
Mélanie B, pharmacienne.
 
«La voix transformée de la mère la rend plus masculine, peut-être pour indiquer qu’elle supplée à l’insuffisance virile de son homme ? »
Catherine D, coordonnatrice organisme communautaire.
 
«C’est la voix d’un spectre qui surgit d’outre-tombe.»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«Pour moi, le père est sans émotion -cela semble voulu.»
Mélanie B, pharmacienne.
 
«Le père a une voix qui témoigne d’un certain mysticisme. Sa vie est une contradiction. »
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«La mère, c’est comme si elle lisait le dictionnaire. Sa voix n’a pas de réalité, disons, matérielle.
Et c’est remarquable. Et que dire de son costume et de son œil de vitre… ! »
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«Elle m’a fait penser à l’un ou l’autre membre d’une secte qui tente de manière exaltée de décrire ce qui est beau »
Nadine F, documentariste cinéma
 
« La mère apporte parfois une certaine légèreté, qui fait contraste avec le personnage d’Évelyne qui, lui, est dans la quête d’en faire plus. Quand la mère exprime son angoisse, c’est comme si elle sortait de son personnage, de sa vie qui ne veut rien dire. Comme il n’y a pas vraiment de relation entre les personnages, tout ça reste assez froid»
Isabelle Blais, comédienne
 
«Sophie Cadieux  variait ses émotions, les autres pas. J’essayais de trouver un sens à ce choix de mise en scène»
Mélanie B, pharmacienne.
 
«La belle voix de Sophie Cadieux et sa façon de chanter, ça fait du bien dans cette sorte de psychose.»
Nadine F, documentariste cinéma
 
« Le côté récité de la représentation, je n’ai pas aimé. C’est volontairement assez monocorde pour que l’on prête plus attention au texte, mais on ne vit pas d’émotion»
Catherine D, coordonnatrice organisme communautaire.
 
«La mère ne parle de l’utile, dans une mise en scène de la vie inutile, qui nous met face à l’inutile. Et cette idée de sa fille à la bouche ouverte, démontrant son hébétude devant la vie. Sa mère qui lui dit de la fermer, comme si elle voulait empêcher qu’elle soit pénétrée par la vie. La mère enseigne la vie et en même temps c’est une empêcheuse de vie très violente.»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
Décor et costumes
« Sophie Cadieux, on dirait que son costume en fait une sorte de larve.»
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«Quand j’ai compris que c’était Jeanne d’Arc, le costume prenait tout on sens à moment là»
Danielle B, retraitée
 
«J’ai beaucoup aimé l’échelle et ce qu’en fait Sophie Cadieux…»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«L’échelle, c’est comme si Sophie Cadieux pouvait s’élever au-dessus de tout ce qui arrive, puis elle redescend…et remonte continuellement.»
Mélanie B, pharmacienne.
 
«Très intéressant l’utilisation de la serre typiquement victorienne, avec toutes ses valeurs. L’hypocrisie à son meilleur, car les personnages y sont comme enfermés.»
Danielle B, retraitée
 
«La serre n’est pas du tout bucolique. Ici c’est la serre à la vue de tous, pourtant une serre doit avoir un côté protecteur, ce qui est tout à fait le contraire dans ce décor, ils y sont enfermés.»
Mélanie B, pharmacienne.
 
 

Les Hardings en compagnie de Robert Lalonde – #CERCLETP

Samedi le 14 avril dernier, les participants du Cercle des Tigres Penseurs ont eu le bonheur d’assister à la pièce Les Hardings présentée au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. Tous ont été charmés par le travail rigoureux et intelligent de l’autrice et la metteure en scène de la pièce: Alexia Bürger. Voici l’ensemble des commentaires de nos participants.
 L’ensemble de la pièce 
Tous les participants sont unanimes : à recommander à tous !
Finesse, intelligence, touchant sans pathos, on se sent happé par cette pièce. Un défi réussi à tout point de vue et pourtant sur un sujet d’actualité très couvert ; l’auteure et metteuse en scène a réussi à nous amener  un point de vue différent, très subtil et pourtant clair. Elle évite tous les pièges. On dirait une chorégraphie parfaite de la parole, des gestes, de la lumière, de la bande sonore ; avec un jeu à la fois retenu et intense des trois acteurs, tout aussi remarquables les uns que les autres.
 
« Unanimité : «On va retenir et suivre ce nom-là : Alexia Bürger !»
 
«Je pense qu’elle va aller loin» Tous d’accord.
Martin M, dessinateur industriel
 
Le texte, la mise en scène
«Tout est parfait, moi qui trouve presque toujours des failles, là je n’y arrive pas. J’ai adoré le texte, la mise en scène, les trois acteurs, le décor, les chants, la bande sonore, la lumière…
J’ai eu la chair de poule tout au long de la pièce. L’intensité fait en sorte que l’on se sent concerné et tous on peut s’y retrouver.»
Marie B, retraitée
 
«C’est une très bonne pièce qui émeut. C’est une critique forte du système qui démontre que le grand responsable échappe au jugement et que ceux pris là-dedans doivent vivre de la culpabilité et personne ne peut leur enlever ce poids-là.»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«Ce qui est très brillant, c’est qu’elle a réussi à nous faire plonger dans la vie de trois personnages qui finalement nous amènent à réfléchir et à entrer dans la question de la responsabilité sans pour autant nous conduire à accabler la compagnie. Ce qui est beaucoup plus fort !»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«Elle nous amène tranquillement pas vite vers la compagnie. Elle nous fait monter dans le chaos tout en manifestant du respect pour la personne qui a vécu ça. Surtout le conducteur de train qui accepte sa part de responsabilité et ne cherche jamais à se défiler, contrairement à la compagnie.»
Marie B, retraitée
 
«Comment peut-on faire porter ça à l’employé ? Cette pièce est écrite et montée comme une tragédie grecque»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«Elle ne juge pas outre mesure les patrons, mais on les hait quand même.»
Lucie M, cuisinière milieu carcéral
 
«Réflexion sur la responsabilité et la vulnérabilité humaine, sur la présence des chiffres et du mesurable qui vient anesthésier la dimension tragique. Excellent retour sur une actualité qui est fondamentale dans l’histoire du Québec.»
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«La vie est fragile, il faut accepter souvent des épreuves pour avancer.»
Garwood J-G, courtier immobilier
 
«Elle nous fait voir en 3 D. C’est comme les 3 facettes d’une même chose. Elle a réussi à rendre cela fascinant.»
Odile M, administratrice
 
«Trois émotions, trois réalités qui vont finalement ensemble. On peut faire plein de parallèles, moi le père qui perd son fils m’a fait penser à celui dans la réalité qui a perdu le sien dans le bar lors du drame.»
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«Tout le monde peut s’identifier au père, car comme parent on se demande toujours si on prend les bonnes décisions.»
Nathalie B, adjointe administrative
 
«C’est une idée super brillante ! Cette pièce nous «ground»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«On reçoit le texte pas masqué, sans effets. Elle fait la preuve de son talent de metteure en scène»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«La petite touche d’humour est très bien faite, ce n’est pas évident dans une pièce comme ça. Pièce très forte qui soulève l’indignation. On y sent l’énorme sentiment de culpabilité. Très émouvant.»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«On rit, mais c’est toujours bien placé.»
Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
 
« C’est intéressant l’idée du nom au cœur de la pièce, car notre nom est associé à notre identité et se sentir déposséder du sien, c’est bouleversant.»
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«Ça aurait pu être ennuyant, mais au contraire ! On arrive tous à la même conclusion devant l’inacceptable imprévu de la vie: pourquoi ?»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«Comment démonter le destin ?»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«Toute la fatalité et toute la responsabilité dans la vie de chacun c’est ici très bien amenées. Il y a aussi des questions froidement posées, c’est presque pas humain, c’est déstabilisant.»
Odile M, administratrice
 
« Ça façon de raconter est implacable.»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«Pour faire face à l’imprévu, l’inacceptable, chacun est seul avec lui-même. Même si des gens essaient d’interférer, chacun est seul avec ce qu’il vit. »
Marie B, retraitée
 
«On pourrait résumer le sujet par le mot : responsabilité»
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«Il y a beaucoup de choses exactes, j’ai appris plusieurs faits. C’est troublant.
Tout ce questionnement de comment on va vivre avec tous ces dictats  qui nous disent quoi faire pour vivre correctement !?»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
« Le drame du gars des assurances, pour moi ça ressemble à celui de beaucoup de monde. Tous ceux qui ne veulent pas voir ce qui leur arrive. Pendant que l’assureur s’évertue à faire tout ce qu’il faut, il étouffe. Son drame est plus subtil, mais bien là. Combien de personnes ne sont pas intègres avec eux-mêmes ?»
Garwood J-G, courtier immobilier
 
«Le vendeur d’assurance, il sait que sa job c’est de tout le temps trouvé comment ne pas payer. Mais je crois qu’en quelque part, il est écoeuré et qu’il a de la misère à dormir. C’est lui qui met en lumière le système et les responsables de la direction.»
Odile M, administratrice
 
«Son discours, ça m’a fait penser à la plus grande tragédie à laquelle j’ai pu assister à la télé, soit le procès de Nuremberg où les gens n’avaient aucun regret. Ils considéraient qu’on ne comprenait pas ce qu’ils avaient fait.»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«Mais avec son gym, ses smoothies…il sait qu’il va payer s’il ne fait pas tout pour contrer l’incontrôlable.»
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«S’il se permettait d’accepter sa fragilité, il ne pourrait pas faire sa job.»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations
 
«Il y a un moment dans son discours où on pense même qu’il a raison. Des gens qui ne  font que  raisonner, ça me donne le vertige.»
Robert Lalonde auteur et comédien
 
«Il y a un parallèle entre l’histoire individuelle du père qui perd son fils et l’histoire collective du conducteur de train qui est finement amené.»
Marie B, retraitée
 
« Il y a des idées que nous n’oublierons pas, entre autres celle du fromage suisse.» Tous.
 
«Pourquoi le sable dans le soulier ?»
Anne-Marie C, enseignante au CÉGEP
 
«…C’est comme le temps qui passe, pour lui c’est sec comme le Sahara. Et puis, si cela avait été un caillou, cela aurait été simple de l’enlever, mais là, il  a trop accumulé …»
Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
 
L’interprétation
«Les trois acteurs sont d’égale force. Ils sont formidables, jouent avec cette retenue, sans pour autant diminuer d’intensité» Tous
 
«L’interprétation est très forte sans être surjouée. Le texte ressort, il n’y a rien de superficiel. Tout est en retenue.»
Marie B, retraitée
 
«Le courant passe entre les comédiens et nous.»
Martin M, dessinateur industriel
 
«J’ai été surpris d’être ému à ce point là avec ce jeu pas le moindrement forcé.»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«Moi je ne connaissais pas les acteurs, sauf Martin Drainville, qui est très surprenant dans ce rôle. Ils sont tous les trois vraiment excellents. J’ai noté leurs noms pour l’avenir
Nathalie B, adjointe administrative
 
Scénographie, bande sonore…
«Le décor nous enferme. On est comme dans le wagon éclaté. On est aspiré par ce décor»
Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
 
«T’es dans le ventre du drame.»
Marie B, retraitée
 
«Pourtant le décor est dangereux pour les comédiens. Tout est en métal, il n’y a pas d’échappatoire. On peut penser au début que ce sera abstrait, mais dès que ça commence on sait que ça va être fascinant.»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«On ne s’attend pas à ça quand on s’assoit et que l’on découvre la scène et les acteurs. Chapeau l’auteure et la metteure en scène a réussi à tout point de vue !»
Martin M, dessinateur industriel
 
«La musique, la guitare entre autres, mais aussi tous les sons, les chants…Ça été me chercher»
Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
 
«Toute la trame sonore on la doit à Philippe Brault, on reconnaît encore ici le grand talent de cet artiste. L’idée du son de la roue de bicyclette, des trains, des chansons…Ça m’a évoqué ce rêve de voyager aux USA de Jack Kérouac.»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«Tout est en harmonie, la lumière, la bande sonore, il n’y a rien qui cloche.»
Marie B, retraitée
 
« Ici, l’utilisation des projections est vraiment pertinente et inventive.»
Robert Lalonde, auteur et comédien
 
«La lumière est aussi très bien faite. Par exemple, on sent très bien le feu.»
Jean-Claude R, rédacteur en chef de Relations