SORTI DES ARCHIVES – MALDOROR-PAYSAGES

Stéphanie devait accoucher le jour de la première de MALDOROR-PAYSAGE, mais contrairement aux habitudes de ses parents, le petit Raphaël s’est présenté en avance. La brave équipe a donc terminé son entrée dans la salle d’Espace Libre sans Olivier à la mise en scène ni Stéphanie à l’assistance. Chapeau à Annie Lalande et Romain Fabre qui ont guidé le ténébreux spectacle vers sa première. 🎩

À partir des Chants de Maldoror de Lautréamont (1869), la pièce présente une fresque de la cruauté, mais aussi de l’imaginaire salvateur. Théâtre de la présence, théâtre de la performance, MALDOROR-PAYSAGE se veut une pièce-paysage dans laquelle des actions multiples se déroulent sur scène. Alors directeur artistique du théâtre de la rue Fullum, Olivier Kemeid choisit de faire un montage des textes du poète maudit et s’inspire des formes modernes de narration (slam, spoken word, voix modifiées) dans son travail avec les interprètes. Présentons-les: Mathieu Gosselin, Pierre Limoges, Jean-François Nadeau, Vincent-Guillaume Otis et Elkahna Talbi.

Et impossible de ne pas souligner, comme à chaque fois qu’il est question de ce spectacle, l’ingéniosité de Romain Fabre, ici concepteur de costumes, qui a joyeusement créé une tête de crapaud avec un simple sac à main.

L’univers est sombre et dense, le beau se mêle à l’horreur, la charge est intense. La pièce semble trop touffue pour les critiques, qui mentionnent un cirque inquiétant et un étonnant bestiaire, mais aussi un foisonnement épuisant et exigeant, difficile à digérer d’un seul coup. Reste que la plupart des papiers mentionnent que Lautréamont n’aurait certainement pas renié la pièce et s’entendent pour dire que ça prenait pas mal de gueule pour monter un tel spectacle. 🐸

Pour en savoir plus

📷 : Romain Fabre