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HAROLD ET MAUDE – Un samedi au #CercleTP en compagnie de Maude Guérin

Ce samedi 15 avril, à 15 h, Maude Guérin accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre Duceppe, pour assister à Harold et Maude, interprété par avec Béatrice Picard, Sébastien René, Gary Boudreault, Luc Bourgeois, Jean-Marc Dalphond, Martin Héroux, Danielle Lépine et Marie-Ève Trudel, un texte de Colin Higgins, dans une mise en scène de Hugo Bélanger.
« Cette pièce : du bonheur et beaucoup d’émotions. Ça m’a beaucoup touchée. » C. Chagnon, éducatrice en garderie
« Ce qui m’a frappé c’est la joie de vivre. Le rire contagieux malgré le côté sombre. » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
« Ça fait du bien de voir une pièce comme celle-là. C’est du gros bonheur ! » Maude Guérin, comédienne
« C’est très actuel. On parle beaucoup de choisir le moment de sa mort. » L. Ferguson, courtier assurance dommages
« Elle parle d’ailleurs tout au long de la mort sans que cela soit lourd. » M. Miville, dessinateur concepteur mécanique.
« Sa mort, c’est la seule chose qu’elle a choisie, et cela lui permet de vivre intensément » É. Desmarais, directeur assurances
« C’est amusant le contraste entre Maude qui aime la vie et veut mourir pour vrai, et lui, qui mime sa mort sans vraiment vouloir mourir. C’est  par là qu’elle va le chercher d’ailleurs. » L. Miville, cuisinière
« À la fin, c’est comme si elle le fécondait. Le remettait au monde. » C. Vézina, comédien, chroniqueur.
« Ce n’est pas une pièce macabre, même Harold a un certain plaisir à simuler la mort. Il s’amuse. » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
« Ce qui me frappe c’est que le film date, et pourtant la pièce parle de ce que nous osons enfin aborder, l’aide à la mort. » J. Gamache, agente d’intervention physique.
« Cette pièce nous ramène à l’importance de se foutre des conventions. » L. Ferguson, courtier assurance dommages
« Le cœur n’a pas d’âge, et le monde sera toujours contre le bonheur hors norme, malgré les soi-disant progrès réalisés.» Robert Lalonde, comédien et auteur
« Ma mère s’est remariée avec un homme beaucoup plus jeune qu’elle et il a tout fait pour paraître plus vieux afin qu’on ne sache pas son âge véritable de crainte d’être jugé. » J. Gamache, agente d’intervention physique
« C’est malheureux que la société n’accepte pas l’amour entre les générations. » C. Chagnon, éducatrice garderie
« Oui, mais si cela arrivait à notre vieille maman tombant en amour avec un très jeune homme, je ne sais pas comment on réagirait dans la réalité ? » C. Vézina, comédien, chroniqueur
« Ça rappelle l’importance d’être heureux dans nos choix et d’assumer qui l’on est » J. Gamache, agente d’intervention physique
« Cette pièce nous met en face de notre peur de vivre. On existe, on fait des choses, mais on n’est plus branché sur la vie, sur ce qui est essentiel. » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
*** Le film versus la pièce ***
« Moi, j’ai vu le film plus de 10  fois  de mon adolescence jusqu’à maintenant. Il m’a beaucoup marqué. J’étais curieux de voir comment ce serait au  théâtre Je trouve qu’on a bien abordé les points forts du film, sans faire la même chose. J’ai été très agréablement surpris. » M. Miville, dessinateur concepteur mécanique.
« Moi je trouve la pièce plus drôle que le film. » L. Ferguson, courtier assurance dommages
« Au cinéma, on va beaucoup chercher les gros plans. Ici, c’est le spectateur qui fait souvent le travail. Dans cette version, les petits rôles sont plus importants que dans le film. Et plus intéressants. » Maude Guérin, comédienne
« Je trouve que le théâtre a un impact qui reste plus longtemps que le cinéma. Le film, c’est fort sur le coup, mais ça ne reste pas. C’est artificiel. Le théâtre c’est comme une fleur, une vraie. Le théâtre, c’est quasiment plus vrai que dans la vie. On est branché directement sur la vie ! » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
« On dit qu’un acteur c’est un menteur qui dit la vérité » Robert Lalonde, comédien et auteur
« C’est parce qu’au théâtre, on fait appel à l’imaginaire et l’imaginaire,  c’est l’intérieur de soi » C. Vézina, comédien, chroniqueur
« On vous embarque dans un univers, vous nous suivez ou pas. » Maude Guérin, comédienne
«… Vous, le public, vous êtes une partie de la réussite. Vous ne devinez pas à quel point. » C. Vézina, comédien, chroniqueur
«… Vous les comédiens on vous sent liés à la salle. Ça ne fait qu’un » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
«… Les respirations se synchronisent… » C. Vézina, comédien, chroniqueur
« C’est un peu comme si vous deveniez nos porte-parole sur scène. Comme dans la vie aussi, quand  tu  sens que l’autre n’est pas là. » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
« Souvent le public nous remercie de lui avoir tellement donné. Mais c’est le contraire. On enlève du poids au public. On les libère de certaines charges …» Robert Lalonde, comédien et auteur
« Le gens arrivent souvent du travail, ils arrivent avec leur pack-sac plein et lourd. Donc, pour nous, chaque soir c’est différent. Il faut arriver à entrer en relation avec les spectateurs. Des fois, les spectateurs  semblent « peinturés » sur leurs sièges, alors c’est très dur pour nous. » Maude Guérin, comédienne
« Le spectateur fait le travail, grâce à votre interprétation,  votre relation avec le propos de la pièce…C’est quelque chose de très vivant. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Moi, je ne regarde pas la télé mais le théâtre, ça vient me chercher. Il y a toujours quelque chose qui me marque pour longtemps. Le décor, le jeu… » F. Ostiguy,  analyste communication
 
« Le théâtre demeure un des rares plaisirs rituels qu’il nous reste. Avant, il y avait la messe, le hockey, même la télé qui nous réunissaient et dont on parlait en groupe, même le lendemain. Nous sommes des animaux sociaux, on a besoin de rassemblement. Au théâtre, on s’assoit avec du monde en chair et os, que l’on ne connaît pas, rassemblés face à une pièce avec des acteurs en chair et en os. On en a bien plus besoin qu’on le pense. » C. Vézina, comédien, chroniqueur.
« C’est vrai que si tu ne vas plus au théâtre, tu oublies ce que le théâtre peut te faire. Et quand tu y reviens ça peut devenir une drogue. En tout cas, tu te demandes pourquoi tu avais relayé ça aux oubliettes. D’ailleurs, tout le plaisir du jeu que l’on ressent est en phase avec le propos de la pièce. » L. Ferguson, courtier assurance dommages
 
*** La mise en scène, les comédiens ***
« Ce que j’aime de ce metteur en scène c’est qu’il utilise vraiment les corps pour exprimer le texte et l’action. On sent très clairement la «comédia del arte» dans le travail d’Hugo Bélanger. » Maude Guérin, comédienne
« Ce que j’aime des grandes salles comme celle-ci où j’ai joué, c’est que cela force les metteur en scène à faire voir les corps et Hugo sait très bien faire ça. Tout passe par le corps. Même si les personnages font toutes sortes de gestes qui ne se peuvent pas dans la vie, les spectateurs marchent là-dedans complètement et on se laisse prendre au jeu. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Moi je trouve ça important le corps au théâtre, l’émotion passe tellement par là. » C. Chagnon, éducatrice garderie
« Le non-verbal est essentiel dans cette pièce » J. Gamache, agente d’intervention physique
« C’est très bien chorégraphié. J’ai trouvé cela plus vivant que le film et plus drôle que le film. J,ai vraiment beaucoup aimé » F. Ostiguy,  analyste communication
« Luc bourgeois me fait capoter. Il bouge avec une telle souplesse et sait aller à fond dans la comédia del arte. Il est incroyable.» C. Vézina, comédien, chroniqueur
Tous d’accord
« Est-ce que le jeu est comme ça [comédia del arte] parce qu’on est dans une grande salle ? » L. Ferguson, courtier assurance dommages
« Non, c’est le style que le metteur en scène a donné à la pièce. Et vous semblez avoir tous bien aimé ça. » Robert Lalonde, comédien et auteur
Tous d’accord
« Même les onomatopées sont de ce style, les couics du curé, les rires de la jeune fille… » Maude Guérin, comédienne
« C’est très réussi et c’est très drôle. » J. Gamache, agente d’intervention physique
« Seuls, la mère, Maude et Harold restent naturels. Tous les autres personnages ont cet aspect clownesque. Et ça fonctionne très bien. » Robert Lalonde, comédien et auteur
Tous d’accord
«Le jeune comédien qui joue Harold, je l’ai vu ailleurs, mais dans ce rôle, c’est un vrai coup de cœur. Il est excellent.» C. Chagnon, éducatrice garderie
Tous approuvent
« D’ailleurs, tous les comédiens sont bons, et la comédienne qui joue toutes les jeunes femmes est vraiment très bonne dans chacun de ses personnages. » J. Gamache, agente d’intervention physique
« Jouer dans une grande salle comme celle-ci, ce n’est pas facile ; cela prend une diction et une projection de la voix qui ne peuvent être relâchées à aucun moment. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« J’ai joué souvent ici et parmi les comédiens qui ont les meilleures voix, il y a surement Luc Bourgeois. » Maude Guérin, comédienne
*** Les saluts ***
« Moi je suis toujours très émue, et particulièrement ce soir, quand vous [les comédiens] venez saluer. Pour moi, c’est un moment très important. » C. Chagnon, éducatrice garderie
« Vous redevenez humains. On sait que vous avez créé tout ce jeu pour nous. Nous sommes impressionnés et reconnaissants. » J. Gamache, agente d’intervention physique
« C’est le moment où l’on peut vous dire merci. » F. Ostiguy,  analyste communication
« Je suis impressionné de vous entendre dire ça. Les applaudissements, c’est impressionnant ce que cela peut nous dire à nous comédiens. Les silences aussi. » C. Vézina, comédien, chroniqueur
« On a aussi cette émotion dont vous parlez, nous, les comédiens, quand on est à notre tour spectateurs dans la salle. » Robert Lalonde, comédien et auteur
*** la scénographie ; le décor, l’éclairage, les projections ***
« Décor simple, pas beaucoup de choses, très bien fait, original qui fait qu’on s’imprègne du sujet avant tout. » É. Desmarais, directeur assurances
« Ce décor rend intime cette immense scène » L. Ferguson, courtier assurance dommages
« …Ce qui fait que l’on ne se perd pas dedans. » C. Chagnon, éducatrice garderie
« C’est très habile, l’idée de la courbe présente en tout » C. Vézina, comédien, chroniqueur
« Hugo a commandé un décor, une espèce d’installation, comme dans une exposition qui permet de moderniser la pièce. C’est ingénieux. » Robert Lalonde, comédien et auteur
«… Même les accessoires sont modernes et cela fonctionne très bien » M. Miville, dessinateur concepteur mécanique
« L’utilisation du plateau tournant est très efficace, entre autres quand meurt Maude et que lentement son corps s’en va …» Maude Guérin, comédienne
« Ça crée un mouvement continu très intéressant qui appuie le sentiment de l’éloignement. De plus, l’éclairage, la filmographie nous font glisser dans cet univers extraordinaire. Vraiment, je dis bravo, bravo, bravo ! » L. Ferguson, courtier assurance dommages
« Les transitions sont rapides, dans un décor simple mais qui permet de s’imprégner des scènes » É. Desmarais, directeur assurances
« L’utilisation des projections appuie très bien le sujet et ce n’est pas superflu ou dérangeant, comme dans d’autres pièces que j’ai vues » L. Miville, cuisinière
«… Les projections, c’était juste parfait, il y en n’avait pas trop » L. Ferguson, courtier assurance dommages
« Les ombres sur les murs créent aussi une impression de bande dessinée. C’est comme si on voyait encore plus les  personnages par leurs ombres que sur la scène. » M. Miville, dessinateur concepteur mécanique.
« Le décor, l’éclairage sont très réussis. Ça m’a surpris comme je l’ai été lors de la pièce« Les Manchots».  Ils créent une intimité avec les personnages. J’ai bien aimé. »L. Ferguson, courtier assurance dommages
« Parfois, l’éclairage ne permettait pas de bien distinguer l’expression d’Harold. Peut-être est-ce parce que je préfère être toujours très près des comédiens et que nous étions assez loin. Peut-être aussi que les transitions avec les visages en gros plan à la caméra où au contraire tout est très clair accentuait la différence. » F. Ostiguy,  analyste communication
« La représentation de la voiture est très réussie » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Ça m’a fait pensé à Mary Poppins. L’écran de la route m’a donné l’Impression d’être dans la voiture. Je me demandais comment il ferait avec cette scène du film. Et bien ils ont très bien réussi. » L. Miville, cuisinière
*** L’échange du Cercle ***
« En tout cas, ce fut une merveilleuse soirée et j’ai adoré l’échange  entre nous. On s’est beaucoup amusé et c’était très intéressant d’entendre tout le monde.» C. Chagnon, éducatrice garderie
Tous d’accord
« C’est une merveilleuse idée ce Cercle. Pour nous, les comédiens, c’est rare que nous avons ce genre d’échange aussi convivial avec des membres du public. On apprend beaucoup, c’est très enrichissant. » Maude Guérin, comédienne
« C’est aussi très différent des rencontres dans la salle. Personne n’est ici pour montrer son savoir. On est libre aussi de dire vraiment ce que l’on pense. » C. Chagnon, éducatrice garderie
« C’est intéressant de rencontrer et d’échanger avec des gens différents. Le fait que les comédiens de la pièce ne soient pas là, fait en sorte que l’échange se passe librement et on dit vraiment ce que la pièce nous a fait, que l’on aime ou pas. » L. Ferguson, courtier assurances dommages
« C’est un bonheur et un privilège de discuter comme ça. Je ne m’attendais pas à être aussi à l’aise. Une magnifique soirée. À refaire. » J. Gamache, agente d’intervention physique

LES MANCHOTS – En compagnie de Robert Lalonde – #CercleTP

Ce samedi 18 mars, à 15 h, Robert Lalodne accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre Quat’sous, pour assister à Les Manchots, interprété par Paul Ahmarani, Larissa Corriveau, Kevin McCoy et Sasha Samar, un texte et une mise en scène de Olivier Kemeid.
« Les bras me sont tombés. C’est excellent. Le déroulement à la bonne vitesse…On comprend tout, même les propos de l’anglophone. C’est la crise vue de l’intérieur avec un grand I ! J’ai adoré ! » Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
« C’est fait pour que chacun se voit dans la situation. Moi, j’ai vu notre fils, si ça lui était arrivé, on se demande comment on aurait réagi. C’est ce que j’ai ressenti. Tout au long, je me suis demandé comment j’aurais réagi si j’avais été là, et qu’on m’avait demandé de l’aide. Cette pièce est venue me chercher et pourtant je déteste tout ce qui est politique. Mais si on abordait toujours les choses  comme ça, là je me sentirais concernée. J’ai vraiment beaucoup aimé la pièce. » L. Ferguson, courtière d’assurance commerciale.
« Je ne suis pas quelqu’un qui va beaucoup au théâtre, mais, j’ai vu quelques pièces depuis le Cercle, et des pièces comme ça, ça vient me chercher. Avec des textes comme celui-là, je viendrais souvent au théâtre. C’est pas comme certaines pièces que j’ai vues qui n’apportent rien de plus que ce que l’on voit aux nouvelles ou dans les téléromans à la télévision. Ici on est à l’intérieur du conflit. Cette pièce, elle a tout pour te faire réfléchir et t’émouvoir à la fois. C’est mon top, ça dépasse tout ce que j’ai vu !» Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
« La pièce : une puissante tentative de secouer les gens et la fibre humaniste qui sommeille en chacun de nous. » E. Desmarais, directeur cie d’assurances.
«… On fait vraiment partie de l’affaire.» G. Jean-Gilles, coutier immobilier
«… On est dans la 4ième chambre» Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
«… Dès le début, on arrive, et les acteurs sont déjà là, c’est vraiment impliquant. On se prépare. C’est comme sentir les plats dans un bon restaurant sans les voir encore. » E. Desmarais, directeur, cie d’assurances.
«.. Ça impose le respect. » G. Primard, massothérapeute
« La mise en scène est  vraiment excellente, laissant à chaque personnage son territoire. Le décor aussi  permet de bien différencier chaque personnage. » Marie Bouchard, retraitée
« La pièce nous fait ressentir les situations, les émotions ; même si on n’a pas été exposé à ce genre de situations. Encore plus si on vient de cette réalité. Le journaliste bidon, le père qui a vécu la guerre, la victime…C’est souvent aborder en fiction au cinéma ou à la télé, mais le théâtre, c’est un autre médium pour nous faire vivre de façon vraiment touchante ces réalités. » J-C Deslandes, consultant à l’international.
« Le texte est fluide, cru et poétique à la fois.  L’éclairage crée vraiment un sentiment de réalité. Que ce soit le jour ou la nuit la nuit, tout se passe la nuit. La nuit est propice à ce qui se vit dans la pièce. Je n’ai pas pu m’empêcher de me questionner sur le rôle que des événements comme ça nous imposent. » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
«… T’es vraiment dans des chambres d’hôtel, comme on en trouve partout dans le monde. » J-C Deslandes, consultant à l’international.
« J’ai beaucoup aimé que ce ne soit  pas rose bonbon et qu’il n’y ait pas non plus  de pathos. J’ai vu le vrai dans cette pièce, l’état de guerre, où que ce soit dans le monde, où l’ordre des choses est renversé. » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
« Moi, petit, en Haïti, j’ai vécu quelque chose comme ça. La pièce m’a ramené au 93 rue de l’Enterrement à Port-au-Prince. Quand le palais a été renversé, ce n’était pas une guerre mais ça tirait vers la mer et ma mère voulait qu’on reste à l’intérieur. L’entraide était juste dans la famille; on se refermait sur nous. Ça m’a ramené à ces événements. Si je retournais là-bas maintenant et qu’il arrivait quelque chose, je capoterais plus que quand j’étais petit. » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
«… Ici, nos enfants  sont tellement protégés, je crois qu’ils ne survivraient pas à des événements comme ça. » L. LeBlanc, analyste d’affaires T1.
« Pour moi, la guerre ici, c’est le prétexte. On y reconnaît des lâches, des gens qui aiment se faire valoir, d’autres qui se jettent au front pour aider, d’autres encore qui profitent de la situation…Au Québec, on n’a pas vécu la guerre, mais des fois on est en guerre les uns avec les autres.  La pièce m’a beaucoup plu et parlé. C’est à la fois poétique et réaliste. Même en ce qui a trait à la femme qui joue le rôle de celle qui tente de ramener l’harmonie. » M. Bouchard, retraitée
« La pièce nous fait partager la triste réalité que plusieurs vivent au quotidien. Même l’existence du sniper : il y a des gouvernements qui envoient des gens tirer sur la foule, comme ça… » J-C Deslandes, consultant à l’international
« L’infirmière, qui passe ici  de l’un à l’autre, c’est un peu comme ce qui s’est passé sur l’autoroute 13, les 300 personnes coincées et les responsables qui se relancent la responsabilités » L. Ferguson, courtière d’assurance commerciale
« Juste devant le théâtre, il y a quelques minutes, une personne perdue, avec un problème de santé mentale et  qui cherchait de l’aide…La pièce nous ramène a ça » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Notre lâcheté collective et notre indifférence, ce détachement face aux autres, font-ils de nous tous des exilés ? » A. Oshun, artiste
« Je suis entrée dans chaque personnage. Sauf peut-être le journaliste dont l’attitude face aux événements m’énervait [c’était son personnage, très réussi]. Mais cette pièce, j’étais dedans. Et ce théâtre qui permet d’être près des comédiens, c’est vraiment idéal pour  la pièce. On voit vraiment les émotions des comédiens. J’ai vraiment beaucoup aimé, le texte, la musique, les éclairages… » G. Primard, massothérapeute
« Le journaliste, c’est comme s’il regardait la télé. Mais lorsqu’arrive la vraie personne, là, lui comme nous est confronté à la réalité. » E. Desmarais, directeur cie d’assurances.
« Il y a deux entités dans le journaliste : celle de l’ombre et celle de la lumière. L’un rampe, l’autre  veut être vu. » M. Bouchard , retraitée
« Le personnage du journaliste, on s’identifie à lui. C ‘est facile de le juger, mais on est aussi des voyeurs des consommateurs, victimes de  l’entertainement, et on aime ça et on ne fait rien. » A. Oshun, artiste
« Je crois que c’est entre autres pour ça que des jeunes se radicalisent » E. Desmarais, directeur cie d’assurances.
« Le tireur… La justification de ses gestes au début ça paraît léger, mais … » J-C Deslandes, consultant à l’international.
«… ça prend du temps avant que l’on comprenne, on a le temps de le juger… » E. Desmarais, directeur cie d’assurances.
«… la jeune femme , c’est la conscience. La blessure, c’est la blessure de la justice, la blessure sociale… » J-C Deslandes, consultant à l’international.
« …c’est elle qui est le pilier. Alors que c’est pourtant elle qui est blessée. C’est elle qui s’élève au dessus de la mesquinerie, du chacun pour soi… » L. LeBlanc, analyste d’affaires T1.
« Si on me présentait une personne blessée dans ma chambre, je me demanderais d’abord ce que je ferais. Puis, je crois que je l’aiderais… » L. Ferguson, courtière d’assurance commerciale
« …Oui, mais c’est une responsabilité dont tu ne veux pas. » E. Desmarais, directeur cie d’assurances.
« C’est drôle qu’il y ait ici, maintenant, deux femmes qui porteraient  secours et que deux hommes parlent de se protéger. » A. Oshun, artiste
« Le père, il ne comprend pas la décision de son fils, qui semble, comme ça arrive souvent, lui reprocher de rester à l’extérieur de son pays, de s’être déconnecté…» A. Oshun, artiste
«…Comme beaucoup d’immigrants qui ne veulent pas retourner dans le pays qu’ils ont quitté pour protéger leur enfants…» A. Oshun, artiste
«… on reste essentiellement parents …» J-C Deslandes, consultant à l’international.
«…mais pourquoi, même au bout une deuxième , même une troisième génération, on veut retrouver nos racines ? C’est aussi le cas des enfants adoptés. » L. Ferguson, courtière d’assurance commerciale
« C’est très fort, chez Olivier, le courage de provoquer tout ça en nous. Ça questionne aussi cette décision de ne pas raconter à nos enfants tout ce qu’on a vécu parce que c’est trop dur, et qu’on veut leur éviter ça. Et d’autre part, pourquoi on est poussé à aller vérifier…Cette impression qu’on ne nous a pas tout dit. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Quelqu’un a dit «La mort d’un homme, c’est toujours une tragédie, la mort d’une multitude, c’est une statistique » C’est un peu ça que j’ai retenu. Nous, on regarde les événements actuels, de loin, car il n’y a pas de visages. Puis, arrive l’infirmière qui change tout. » L. Ferguson, courtière d’assurance commerciale
« Dépendant de où l’on est et de qui l’on est, les statistiques ne sont pas les mêmes. 10 ou 1,000 à Port-au-Prince…Et puis, n’importe où un seul être devant toi… Alors que dans la pièce, ils ont encore une place sécuritaire, ils sont chez eux, proches des leurs. Ça change toutes les perceptions. » G. Jean-Gilles, courtier immobilier
« Olivier Kemeid, ici, comme dans tout ce qu’il fait, évite le pathétique totalement. On sent les situations. L’auteur entre en communication avec le spectateur. Une chose qui m’a beaucoup touché, c’est le besoin d’avoir un interlocuteur. La catastrophe fait venir la nécesstité profonde de parler vraiment à quelqu’un, ce qu’on n’arrive pas à faire, en temps normal, le reste du temps. » Robert Lalonde, comédien et auteur
«…Ce qui est bon dans cette pièce, malgré l’horreur de la situation, c’est que chacun  a quelqu’un à qui parler. Dans des événements comme ça, on devient réellement vivant. C’est beau d’essayer de se parler. La vraie détresse, c’est l’indifférence. La guerre, la terreur, ça réveille. » G. Jean-Gilles, coutier immobilier
« Le côté poétique et aussi  dur, comme la réalité, pour moi cette pièce va durer dans le temps, sera reprise longtemps. On pourra la jouer dans plusieurs années encore. » Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
« La mise en scène, la scénographie, le décor, la musique… magnifiques. Chaque chambre représente un aspect de cette révolution. C’est très réussi. » L. LeBlanc, analyste d’affaires T1.
« Ce sont tous de très bons comédiens ! » (Unanimité, ici.) A. Oshun, artiste
« C’est vraiment très réussi parce que je suis aussi sensible à cet aspect. Souvent au cinéma ou au théâtre  le son te distrait. Ici, au contraire, il te plonge dans l’émotion des personnages.» Tous d’accord.
«Si on se regardait tout le monde…Ce qu’on fait ou ne fait pas pour l’autre… Comment apporter à l’autre, chacun à sa manière, avec ses limites… ? »M. Bouchard , retraitée
« La pièce me laisse croire que si on ne peut pas s’aider soi-même, on ne peut pas aider l’autre. Ça me paraît de base. Je me sentais coupable de ne pas aider… » G. Jean-Gilles, coutier immobilier
« Mais parfois, afin de s’aider soi-même, ça prend une infirmière comme dans la pièce. En vieillissant, on aime notre petit confort, notre petite routine. Je me rends compte que je suis bien dans  mon nid douillet. On a besoin d’un coup de pied extérieur, sinon on se referme sur nous-mêmes. » L. Ferguson, courtière d’assurance commerciale
«Aider quand ça dérange, oui. Mais des fois il faut cogner aussi.» Robert Lalonde, comédien et auteur
La trame sonore
«Pour moi la musique, c’est très important. Ici, c’est magnifique ce que Brault a fait. C’est à la fois tragique et calme. » L. LeBlanc, analyste d’affaires T1.
« Ce qui est difficile à réussir dans une trame sonore, c’est d’opter pour une trame de fond plutôt que de souligner le conflit. Philippe Brault réussit de façon remarquable à révéler les émotions que les personnages ne peuvent avouer. C’est aussi un grand artiste. Et Olivier sait s’entourer d’artistes de grand talent. » Robert Lalonde, comédien et auteur.
«D’ailleurs, les coups de fusil, nous rappellent suffisamment la réalité. Tout est vraiment lié. C’est excellent. » Lucie M, cuisinière en milieu carcéral
Tous unanime.

LA DÉLIVRANCE – En compagnie d'Éveline Gélinas – Cercle TP

14361461_10154493692027768_66060426135084023_oCe mardi 27 septembre, à 18 h, Éveline Gélinas accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, pour assister à La Délivrance, interprétée par Sylvie Drapeau, un texte de Jennifer Tremblay, dans une mise de Patrice Dubois.

« C’est en voyant Sylvie Drapeau  au théâtre que j’ai décidé que c’est cela que je voulais faire. Je la trouve admirable. Encore ce soir,  seule en scène, la voir incarner tout le monde, de cette façon là, c’est renversant.» Éveline Gélinas, comédienne
« Surtout, pour un texte comme celui-là, pas facile qui change d’émotions constamment » Francine F., scripte-éditrice
« C’est une des fois au théâtre, où j’ai pu comparer plusieurs scènes à nos propres vies. J’y ai reconnu plein de liens avec ma vie. » Lucie M., cuisinière dans une vraie unité 9
« Même si c’est poussé à l’extrême, c’est vrai qu’on peut se retrouver. C’est une grande auteure qui arrive à toucher la destinée universelle. » Éveline Gélinas, comédienne
« J’ai braillé dès le début, ça été me chercher. On voit tout, Sylvie est tellement forte, on voyait tout. » Ayana O., comédienne et réalisatrice
«Sylvie est géniale ! » Éveline Gélinas, comédienne
Tous approuvent.
« C’est tellement bien écrit que même les gens qui n’ont pas vécu la religion de l’époque, vont s’y retrouver. Ce que j’aime particulièrement cette auteure, c’est qu’elle prend et donne la parole aux femmes en se situant dans un monde qui n’est pas citadin. Je me reconnais quand la fille arrive à Québec et qu’elle fait WOW, il y a autre chose que ce que j’avais comme horizon, y a des gens qui lisent, qui sont ouverts… Je suis pas toute seule, je ne suis pas une bibitte bizarre… » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Je suis de descendance haitienne, j’y ai vu ma grand-mère, ma mère. J’ai envie d’amener ma mère comme une sorte d’exorcisme avec la famille. » Ayana O, comédienne et réalisatrice
« Même si je ne vis pas ça, la parole est tellement forte que ça me parle. » Éveline Gélinas, comédienne
« Les événements de notre vie ne sont pas les mêmes, mais les émotions oui. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Il y a des moments très marquants, comme quand elle parle au Christ. C’est pour moi un des plus beau moment. » Francine F., scripte-éditrice
« D’ailleurs, ce Christ est très impressionnant. Il y a un Christ comme ça à Rio avec les bras ouverts. Et dans cette scène où elle lui dit en quelque sorte d’aller se faire foutre avec ses bras ouverts mais incapables de nous enlacer. » Ayana O., comédienne et réalisatrice
Tous approuvent
« C’est magnifique aussi l’utilisation du téléphone. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« La mise en scène est excellente, sobre, elle appuie le texte et le jeu. » Francine F., scripte-éditrice
Tous approuvent
« Rien n’est trop appuyé, on n’aime pas Rémi mais on ne peut pas rejeter comme le personnage de la fille qui reconnaît d’ailleurs certains aspects positifs… » Danielle M., retraitée
« D’ailleurs, c’est la même chose pour le premier homme. Son côté aventurier, l’alcool…C’est presque libérateur. On sent bien qu’il aime sa fille. J’ai cru qu’il était probablement autochtone à cause de sa couleur de peau, ses yeux noirs, le lieu…Rien n’est trop appuyé, tout est sobre, subtile, dans le texte, le jeu, la mise en scène, la scénographie…C’est vraiment excellent. » Francine F., scripte-éditrice
« La mise en scène est d’un tel doigtée qu’elle  évite le mélo, pourtant le dramatique est bien là. C’est sans solution. C’est une tragédie et il faut que la vivre. Là-dessus, Jennifer est très forte. » Robert Lalonde, comédien et auteur
Tous approuvent
« D’ailleurs c’est bien dit dans la pièce au début et à la fin : je suis là !» Danielle M., retraitée
« Malgré tout le «moton»qu’il y a dans cette pièce, il y a de la résilience avec sa sœur, son frère qu’elle aime… » Éveline Gélinas, comédienne
« Il y a un psychiatre reconnu Boris Cyrulnik, qui a écrit : Le récit du fracas d’une vie ne peut arriver en même temps que le fracas. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Toute cette hyper responsabilité, c’est un piège pour tellement de femmes. Faut faire des choix et c’est un cheminement. » Danielle M., retraitée
« Penser que la vie n’a pas de bon sens et que c’est trop dur, puis finalement on découvre , souvent par le théâtre, que c’est pareil pour les autres…IL y a une recherche scientifique qui prouve que ce que les gens vivent au théâtre devant des drames, au contraire de les accabler, les acteurs leur enlèvent la souffrance, leur enlève un poids, celui de la solitude, celui de savoir que tu dois arrêter de penser que c’est toi qui est un être compliqué , que la vie c’est pas si simple… » Robert Lalonde, comédien et auteur
« L’attitude du père face à la famille, à la mère, aux enfants, je pense que ça a changé même si ça existe surement encore. Ma génération, on est plus d’égal à égal. On a pas à se sacrifier professionnellement plus que l’homme. » Éveline Gélinas, comédienne
« Mais moi, je crois que l’on a évolué, mais pas dans la logistique familiale où je constate que c’est encore les femmes qui gèrent ça. Parfois, quand je repense au moment où les femmes sont sorties des cuisines, j’hésite encore entre les remercier et leur en vouloir… » Lucie L, analyste d’affaires
« Le père absent,  même mort, peut devenir  un héros. Comme dans la pièce où l’enfant absent prend toute la place. » Suzanne C., peintre
« J’ai pensé, à un certain moment de ma vie, que ce serait plus facile d’élever des enfants seule ou avec une amie co-locataire, qu’avec un homme. Surtout avec des horaires compliqués… Même si je sais que c’est mieux à deux.» Francine F scripte-éditrice
Plusieurs approuvent
« Moi aussi,  je considère que c’est plus facile d’élever des enfants seule que de voir des couples envoyer aux enfants, des doubles messages, contradictoires et se disputer devant eux. » Suzanne C, peintre
« C’est pourquoi, le critère le plus important pour moi, c’était qu’un homme dans ma vie serait celui qui a de l’allure pour éléver des enfants. » Danielle M., retraitée
« Vous ne trouvez pas cela énorme, vous, les femmes, qu’elle [la fille] aime un aventurier de père, qui veut être libre, qui boit… ??? » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Non, d’ailleurs son père revient, il l’aime sa fille. C’est aussi la liberté qu’il représente… » Francine F., scripte-éditrice
« À travers mon métier, j’ai pu constater que les enfants s’attachent au père malgré tout, même les plus terribles. » Danielle M., retraitée
« J’ai l’impression que les filles pardonnent plus facilement à leur père qu’à leur mère. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« J’ai ressenti sa blessure tout au long de la pièce. Comme si elle voudrait en vouloir à Rémi, mais elle se dit qu’elle devrait être reconnaissante. Il apporte le logement la nourriture, une bicyclette… » Ayana O, comédienne et réalisatrice
« La vie, ce n’est pas noir et blanc. C’est pas ça la vie. » Suzanne C., peintre
« On a de plus en plus de difficulté à accepter l’ambiguité. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« Faut arrêter de juger en mal et bien. » Suzanne C., peintre
« C’est comme les périodes conflictuelles. Les gens ont peur de ça. Ça se traverse. Il y a même un côté initiatique à le faire. Mais j’ai l’impression que de plus en plus on ne veut pas être confronté à cela. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« C’est assez québécois, ça. » Suzanne C., peintre
« Je vois bien que ma génération on a droit à tout, se marier ou pas, rester ensemble ou pas… On a tous les choix possibles. Finalement, si t’es pas heureux c’est de ta faute… Et ça c’est difficile à vivre. » Éveline Gélinas, comédienne
« C’est difficile de s’assumer, de vivre libre. C’est un apprentissage, la liberté des choix. » Suzanne C., peintre
« C’est difficile de ne pas être toujours fine. Le jour que je n’ai pas fait le repas pour tout le monde au camping, j’avais décidé de ne pas être fine et je l’assumais. » Lucie M, cuisinère dans une vraie unité 9
« Dans les relations mère-fille, c’est souvent le fils qui est mis sur un piédestal et cela même en ville, comme si le fils pouvait avoir la vie professionnelle qu’elle n’a pas eue. Je crois que les mères victimes de l’époque mettaient beaucoup de pression sur leurs garçons. Ce qui ne rendait pas cela plus facile à vivre pour les filles. » Danielle M., retraitée
« Je me voyais dans le fils tout au long de la pièce. Le fils qui ne veut plus entendre parler de cette histoire là, où tout le monde lui a menti. Dans la façon dont la mère parle du père à sa fille ; les exigences que peut avoir une mère qui est piégée dans une vie qu’elle ne veut pas avoir…Toute notre enfance, on se demande pourquoi c’est à moi qu’elle raconte ça. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« On ne peut situer clairement à quelle époque cela a lieu, sauf peut-être qu’aujourd’hui, on a des mots pour qualifier le fait qu’elle interdit le père à ses filles : l’aliénation parentale. » Lucie L., analyste d’affaires
« Les costumes sont subtiles, on ne sait plus qu’elle époque…» Robert Lalonde, comédien et auteur
« Les costumes servent tous les personnages, toutes les époques… » Lucie M., cuisinère dans une vraie unité 9
« …même le manteau, cela pourrait être le sien , puis celui de la mère, on sent  tout le poids de la mère sur ses épaules… » Lucie L., analyste d’affaires
« C’est un tel défi de concentration, c’est particulièrement difficile de jouer devant des gens qui toussent, un cellulaire qui vibre…C’est tellement vertigineux d’être seule en scène, c’est une aventure de solitude, une démarche personnelle, un périple, même si je l’ai fait souvent on ne s’habitue pas. » Sylvie Drapeau, lors de son passage dans le groupe
« Le public devient ton partenaire de jeu. Surtout ici, Sylvie est coincée en plein milieu du public, sans échappatoire. » Éveline Gélinas, comédienne
« Je  m’étais fait dire que les acteurs ne nous voient pas à cause des lumières. » Lucie M., cuisinère dans une vraie unité 9
« Malheureusement c’est faux ; on voit tout, on sent tout. » Robert Lalonde, comédien et auteur
« En tout cas, il y a ici plein de matière à réflexions. » Éveline Gélinas, comédienne
 

887 – En compagnie de Sylvie Drapeau

887 © TNM - Éric Labbé
Sylvie Drapeau

Sylvie Drapeau

Ce mardi 26 avril, à 18 h 30, Sylvie Drapeau accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre du Nouveau Monde, pour assister à la dernière création de Robert Lepage, 887.

« J’aime la douceur de Robert Lepage. Ce n’est jamais tonitruant. Comme artiste, il est brillant, libre et il nous présente une démarche. Il est passionnant. » Sylvie Drapeau, comédienne.

« Il y a une humilité chez lui, pourtant c’est une personne grandiose. Il n’a pas la tête enflée, c’est peut-être cela qui fait qu’il est si génial. Son regard par rapport aux individus m’intéresse. » C. Desjardins, avocate

« Il est à l’écoute de ses collaborateurs, même si ce sont des gens qui débute avec lui. Il tire le meilleur de chacun. Malgré son image très solitaire, il est entouré d’équipe souvent gigantesque comme à l’opéra par exemple. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« En entrevue, il a dit : il est important de plaire à son public. Cela m’a surpris de sa part. Puis, il a ajouté : je les amène tranquillement vers le théâtre » C. St-André, consultante en communication et marketing

« C’est incroyable la diversité de ses talents. Le moulin à images à Québec, à chaque séquence, on était béat d’admiration. La première fois que je l’ai vu, c’était à la LNI » Spectateur anonyme

« La langue est si belle et simple, très descriptive. On passe d’envolée lyriques à un langage du moment présent. On se reconnait » Sylvie Drapeau, comédienne

« Il fournit des références plus ou moins cachées, comme un jeu de piste. Tous peuvent comprendre parce que c’est de l’intelligence, des métaphores, des univers qui nous sont familiers, à chacun de nous. On partage une mémoire avec lui. Il glisse des clés. C’est à la fois très ludiques et très intime. Il ne se place pas du haut de toute sa culture. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« C’est très accessible. Au début, je n’étais pas certaine d’aimer, justement parce que la langue est trop simple. Je trouvais qu’il y avait des éléments très didactiques, parfois trop expliqués. Mais on reste fasciné par l’ensemble. » C. St-André, consultante en communication et marketing

« Moi, ce sont les 2 solitudes, 2 appartements, le père et le fils…» K. Laurier,  jeune programmeur web

« C’est aussi, les 2 hémisphères… » C. Desjardins, avocate

« Moi aussi parfois je trouvais que le texte était trop simple, avec des rimes faciles. Mais on ne vient pas pour le texte, ses pièces sont toujours intrinsèquement liées à la mise en scène. Et  la mise en scène est vraiment captivante. Les surprises n’arrêtent pas. » C. Desjardins, avocate

« Pourtant, il y a une grosse proportion du texte en alexandrin. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Les alexandrins sont pensés et volontaires pour le rythme. Les métaphores sont très puissantes. On peut pas séparer le texte de la mise en scène. » S. Lortie, professeure

« Le texte et le cadre nous fournissent 2 dimensions mais Lepage nous fournit,  cette fois, une 3 ième dimension, qui est sa façon d’interpeler notre propre histoire. C’est pour cela que ça marche en plusieurs langues et pays. Il fait l’anthropologie de l’histoire de nos jours… » L. Karass, entrepreneur

« Ce qui me touche le plus, c’est la générosité de l’entreprise. Il partage son histoire, qui est un peu aussi la nôtre, en y mettant tout son talent. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« C’est très beau. Cet aspect tendre de Robert Lepage. Quel amour pour son père. Je le sentais ce père » C. Chagnon, éducatrice

« La scène du fils sur le balcon et du père désiré dans son taxi. C’est tellement émouvant ! » C. Chagnon, éducatrice

TOUS acquiescent.

« C’est l’histoire de mes parents… » K. Laurier,  jeune programmeur web

« Il y a l’aspect de l’oppresseur et de l’opprimé. Je me demande si cela est traduisible partout, comme pour les Irlandais, par exemple ? » K. Laurier,  jeune programmeur web

« Absolument, cela pourrait être les Blacks Panthers… Tous les opprimés du monde. »

« Toute la colonisation. Qui en prend conscience ? Que ce soit le nom des rues et bien d’autres choses » L. Karass, entrepreneur.

« Les mots ne suffisent pas pour faire hommage à cet homme et à cet hommage à notre histoire. » K. Laurier,  jeune programmeur web

« L’époque choisie. Je me suis sentie mal à cette époque là. J’ai 50 ans, et tout m’est revenu, les odeurs, les couleurs, son radio, le hockey en noir et blanc. Ma mère qui prend sa carte du RIN et mon père qui est libéral. J’ai vécu ça comme une espèce de lanterna magica à l’expo 67…… J’ai été confondue au niveau sensoriel tout au long de la pièce. » S. Lortie, professeure

« La mise en scène est tellement ingénieuse. C’est un flot continu et toutes les transitions sont douces. » K. Laurier,  jeune programmeur web

« Ça glisse, pas de brisures, pas de cassures… La trouvaille des bottes, les jeux d’ombres… C’est extraordinaire » P. Martin, associé La fabrique de blogs.

« Il construit tout, même les bruits, pour dire, je suis avec vous. Le visuel tout est à vue. Les transitions sont fluides, rythmée, très belles, Pas de cachette, c’est du théâtre. Il mêle le magique et le poétique. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Ce qui m’a frappée, c’est la diminution de personnes, des appartements, où nous étions les uns sur les autres. Et pourtant quand on était petit cela nous apparaissait immense. J’ai comme été frappée ce soir, par  la notion émotionnelle qui fait que quand on grandit les choses rapetissent. » S. Lortie, professeure

« D’ailleurs, il y a de façon très construite, toutes les tailles… » P. Martin, associé La fabrique de blogs.

« La marionnette de De Gaule, c’est exactement comme cela dans ma mémoire. Même la fièvre nationaliste de l’époque… » S. Lortie, professeure

« La mise en scène est fantastique. Les bombes, c’est tellement plus fort que les enlèvements. On a tellement plus entendu parler des bombes… » S. Lortie, professeure

« Les mesures de guerre. J’étais enfant, je me rappelle qu’on avait peur de l’extérieur. Je me rappelle d’avoir lu le manifeste enfant et là tout a ressurgi… » C. Desjardins, avocate

« Avec le son, il garde un fil tendu tout le temps… Il ne nous trompe pas. C’est comme une partition de musique, même les images montrent le bruit. » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Il faut qu’on ait l’impression que ça pourrait briser » S. Lortie, professeure

« Le lien aussi avec les origines… » Sylvie Drapeau, comédienne

« Il a raconté l’histoire de sa mère, puis celle de son père. Un peu comme dans les Ruines rouges d’Olivier Kemeid, on ne peut pas oublier ses fondements. J’ai eu une conversation dernièrement avec un jeune de 26 ans qui considérait que tout le passé, ce n’était pas de son affaire. Je lui ai dis qu’on est toujours porteur de nos parents, de nos grands-parents. Robert Lepage se pose la question qui va me raconter moi, qui fera la passation ? Il n’a pas d’enfants…» R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Est-ce vraie, l’histoire de la viande froide ? » P. Martin, associé La fabrique de blogs.

« On assume que c’est vrai avec Robert Lepage » L. Karass, entrepreneur.

« René Dufort a déjà fait la lecture de la viande froide à son émission à Pierre Bourgeault » S. Lortie, professeure

« L’importance de laisser sa trace. Je n’ai jamais compris tous ceux qui font des selfies et ont tant besoin de raconter leur quotidien. Mais là c’est comme si je me suis dit, que c’est peut-être une façon de faire partie d’un collectif, de laisser une trace. » C. Desjardins, avocate

« C’est le drame de l’homme de 40 ans. Surtout que son art est évanescent. » Spectateur anonyme

« Pour l’émotion, je trouve qu’il y a quand même, une distance. Sauf à quelques reprises, par exemple quand il écoute Chopin sur le balcon. C’est très, très touchant. J’en aurais souhaité plus. » C. St-André, consultante en communication et marketing

« Pour l’émotion, je suis assez persuadé, qu’il coupe le robinet juste à temps pour nous amener ailleurs. Je crois que c’est voulu. Ceci dit, il y a beaucoup de moments émouvant comme quand la mère dit : ne dis jamais ça à ton père, ça pourrais l’achever » R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

TOUS approuvent

« Pour moi, le moment terrible où les enfants du voisin passent d’un bord à l’autre des appartements, c’est terrible » Sylvie Drapeau, comédienne.

TOUS d’accord

« Finalement, il parle très peu de lui, c’est plus un portrait d’une génération.» R. Fabre, concepteur de décors et de costumes

« Une vraie histoire, vivante… » P. Martin, associé La fabrique de blogs.

« …Apportée avec beaucoup de pudeur. » Sylvie Drapeau, comédienne

« Son problème de mémoire je n’ai pas compris pourquoi ce blocage. Mais avec ce problème, il devient l’oppresseur et se loue un souffre-douleur » S. Lortie, professeure

« Pour moi, c’est le problème de l’oubli. En réalité ce n’est pas lui, en tant que personne qui a un blocage, mais tout le Québec. D’ailleurs, pour ne pas oublier, le théâtre est plus persuasif parce que plus vivant. » K. Laurier,  jeune programmeur web

« La conversation avec son ancien ami, et sa peur de n’avoir servi à rien dans ta vie…Ça m’a fâché qu’il s’en prenne à quelqu’un… » C. Desjardins, avocate

« Pour moi, j’ai plus senti cela comme une critique de la politique de Radio-Canada et des médias. » C. St-André, consultante en communication et marketing

« Vous qui êtes une comédienne, Sylvie, comment percevez-vous son jeu ? » L. Karass, entrepreneur.

« C’est tellement un artiste complet. Cela va au delà de la qualité du jeu. Sa façon de jouer, c’est un ensemble qui met au même niveau la dramatique et le jeu. Il nous expose son monde de façon tellement brillante. J’admire sa liberté avec le temps. Il n’est pas bousculer de nous raconter. » Sylvie Drapeau, comédienne

« C’est tellement riche. » C. St-André, consultante en communication et marketing

« C’est tellement brillant ! » TOUS

« J’ai lu une critique, venant de la Grande-Bretagne, d’un journaliste qui dit que c’est le meilleur spectacle de l’année là-bas, sa reconnaissance est internationale encore une fois. »

LETTRES D'AMOUR – En compagnie de James Hyndman

James Hyndman

James Hyndman


Ce mardi 12 avril, à 19 h, James Hyndman accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre Espace GO , pour voir Les lettres d’amour.
« L’ensemble – les chants, la musique « live », l’acrobate, la comédienne – rend cela captivant et permet que toutes les phases après la séparation et l’évolution du personnage soient claires. » K. Laurier, informaticien
« La combinaison musique, mouvement, paroles, on sent plus la souffrance, cela aide à faire passer l’émotion »M. O-Belleau, étudiante en travail social
« Pour ma part c’est la mise en scène qui m’a le plus marqué. Le groupe musical et leur style cela me rejoint. J’ai beaucoup apprécié que tous les mots passent bien articulés et interprétés, Peut-être que pour une jeunesse comme M et moi, surtout les lettres, genre grec, cela aurait été difficile pour ma génération. Là c’est très intéressant. Aussi l’aspect cinématographique  m’a  donné l’impression d’être dans une expérience plutôt que le théâtre traditionnel. » F. Dupont, étudiant en enseignement pour les enfants
« J’adore les peines d’amour car c’est souvent cela créent les plus beaux textes. Et il y a « full » émotion. » L. Miville, gestion de l’alimentation milieu carcéral
« L’actrice est très, très bonne, je suis très impressionnée. Pour l’ensemble, je dirais simplement : juste intensité dramatique » S. Mongeau, spécialiste en événements visuels
« La force de la comédienne, son interprétation, c’est ce qui m’a fait totalement embarquer plus que tout le reste. » R. Lebel, peintre et enseignante.
« J’ai beaucoup apprécié la diction et l’interprétation de l’actrice. Tout est clair, facile à comprendre, même les textes d’une autre époque. »L. Miville, gestion de l’alimentation milieu carcéral
Tous approuvent
« Macha est excellente. C’est techniquement particulièrement exigeant. Il faut être toujours très précisément à la bonne place à cause de la mise en scène, de l’eau, de la caméra, de l’acrobate… Il y a beaucoup de petites choses hyper rushantes pour l’actrice comme regarder un plafond rempli de technique, des spectateurs partout, avec aucun échappatoire, t’adresser à quelqu’un qui ne répond pas, qui n’est pas un acteur et n’a aucune interaction, tout cela sont des défis supplémentaires… » James Hyndman , acteur.
« La froideur de l’acrobate, de son visage, représente bien l’indifférence… » M. O-Belleau, étudiante en travail social
« Tout le langage du corps de l’acrobate, le moment où il se lance au-dessus de la foule, c’est venu me chercher. Le mélange des médiums, des genres dans le langage… On peut choisir où on porte notre attention. On est guidé mais on peut choisir. » F.Dupont, étudiant en enseignement pour les enfants.
« Il y a peut-être une surenchère de l’acrobate et de la pluie, mais à la fin, il y a des moments merveilleux. » S. Mongeau, spécialiste en événements visuels
« Tout est émouvant, le jeu de ses regards à elle,  nous aidait à regarder l’acrobate» M. O-Belleau, étudiante en travail social
« Moi, j’ai été touchée par toute la souffrance dans la pièce, d’avoir été quittée.
Je ne connais pas ce que c’est d’être quittée, de cette façon là. La maladie m’a enlevé quelqu’un mais je n’ai jamais été quittée. J’ai quitté quelqu’un par contre, et la pièce m’a fait ressentir ce que l’autre vit.» R. Lebel, peintre et enseignante
« Il y a un contraste entre le corps de l’acrobate qui représente l’amoureux musclé, nu, presque parfait, et la femme aux cheveux un peu débraillés… » K. Laurier, informaticien
« La femme est dans la réalité avec son corps, tandis que l’autre est idéalisé, l’apparente perfection, on idéalise souvent l’être aimé… » James Hyndman, acteur
« Il y a une phrase qui m’a beaucoup marquée : celle de l’enfant décédé qui n’a pas eu le temps d’être quitté…Cela m’a fait pensé à une petite fille que je connais. C’est vrai que c’est seulement si tu meurt jeune que tu ne risque pas d’être quitté ni critiqué » L. Miville, gestion de l’alimentation milieu carcéral
« J’ai beaucoup apprécié la sobriété décor, costume, pour moi c’est apaisant. D’ailleurs, la robe de Macha sa coupe, les plis en avant en arrière, c’est parfait. La couleur beige, couleur chair, évoque la nudité et répond en quelques sorte à celle de l’homme. » R. Lebel, peintre et enseignante
« Le décor, juste un lit. On avait besoin de rien d’autre. C’est l’élément de base du couple. » M. O-Belleau, étudiante en travail social
Tous d’accord.
« J’ai parfois eu l’impression d’être dans un show rock psychédélique avec la musique, la pluie. À certains moments, certains textes, j’avais l’impression d’être dans une arène romaine antique. J’ai beaucoup aimé. » L. Miville, gestion de l’alimentation milieu carcéral
« C’est drôle, j’ai souvent regardé l’écran, mais je me suis surprise à regarder le dos de l’actrice. La façon que la robe tombait, le pli, ce que dégageait l’actrice… » M. O-Belleau, étudiante en travail social.
« Je n’ai jamais regardé l’écran, sauf au moment où le texte apparaît et qu’elle ne lit pas tout. J’ai cru que c’était le trop plein d ‘émotion de l’actrice… » R. Lebel, peintre et enseignante
« La musique est un beau contrepoint, moi j’aime la chanteuse que je trouve très talentueuse. » S. Mongeau, spécialiste en événements visuels
« Au début je n’aimais pas la musique, puis j’ai fini par apprécier les sons et ça joue son rôle parce que finalement j’étais dedans. » R. Lebel, peintre et enseignante.
« On ne comprend pas les paroles, on se demande en quelle langue elle chante, j’ai fini par décrocher et je n’ai plus essayer de comprendre. J’ai juste entendu l’atmosphère sonore » L. Miville, gestion de l’alimentation milieu carcéral
« Moi j’ai entendu, une fois  du portugais, avec un mot qui veut dire suis-moi, parles-moi. » K. Laurier, informaticien
« Moi, j’ai entendu : follow me ; mais c’est plus intéressant ta définition en portugais. » James Hyndman , acteur.

FENDRE LES LACS – En compagnie de Violette Chauveau

Violette Chauveau © Julie Artacho

  Violette Chauveau © Julie Artacho


Ce mardi 8 mars, à 19 h, Violette Chauveau accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre Aux Écuries , pour voir Fendre les lacs.
« J’aime, au théâtre, ce qui est audacieux, différent, ce qui offre un autre angle pour comprendre la réalité, ce qui prend risque ; comme comédienne, j’aime être bouleversée. C’est pourquoi j’aime le texte de Steve Gagnon. »
Violette Chauveau, comédienne.
« La présence de l’eau, dès notre entrée dans la salle. C’est saisissant. Nous qui sommes urbains, avec cette scénographie, on est tout de suite ailleurs. Tout le décor, c’est une texture très particulière. L’eau vient envahir tout le monde. L’humidité, l’atmosphère, les odeurs créent un inconfort épouvantable. Ça m’enfonçait dans le propos. J’ai eu une réaction presque physique, j’avais froid. C’est la force de la mise en scène et de l’écriture » C. Desjardins, avocate
« avec les odeurs aussi, j’ai beaucoup aimé cet aspect » M. A. Bouchard, adjointe administrative compagnie en design
« J’ai été absolument dérangé par l’eau, cela crée un inconfort. Tu as le goût de te tenir sur le bout des pieds. Ça appuie le texte. » Spectateur anonyme
« C’est comme l’aspect qui devrait être idyllique mais qui va être tout le contraire. Ça va devenir comme un étau qui se resserre, qui joue sur le «spleen» du personnage au cœur lourd » K. Laurier, développeur web
« Moi, la présence de l’eau a fait que je me demandais comment les comédiens allaient sortir de la pièce. J’avais des frissons pour eux. » L. Miville, cuisinière
« Est-ce que l’inconfort créé vous fait décrocher du texte parce que vous vous inquiétez du comédien qui risque d’attraper froid ? » Violette Chauveau, comédienne
– Tous répondent que non
« Même si je me suis inquiétée pour les comédiens, cela ne m’a pas empêchée de comprendre à quel point l’eau est un élément important. D’ailleurs, tout dans cette pièce fait que rien n’est dans la bonne dimension. Ils sont dans l’eau mais pas vraiment dans l’eau, la personne décédée est au centre mais elle n’est pas vraiment au centre de l’histoire…Les personnages ne finissent pas leurs phrases, chacun s’adresse l’autre mais l’autre n’est pas vraiment en communication… » L. Miville, cuisinière
« L’eau m’est apparue comme une métaphore. Le calme d’un lac qui comme eux ne change pas, sauf quand les personnages bougent avec énergie sans pour autant en sortir. C’est comme un marais, ils stagnent tous… » J. Picard, jeune éducatrice spécialisée
« L’eau sert aussi comme symbole, comme l’enfant qui sort du liquide amniotique, à d’autres moments cela permet aux personnages de se rapprocher, d’avoir des gestes d’intimité. » K. Laurier développeur web
« J’ai beaucoup aimé le décor. J’ai rarement vu l’eau utilisée comme ça. D’habitude un lac c’est calme, rassurant ; ici, c’est tout le contraire du réconfort, de même que l’éclairage» M. Bouchard, jeune retraitée
« Il y a beaucoup de bonnes idées de mise en scène » Violette Chauveau, comédienne
– Tous d’accord
« C’est un très beau texte, très poétique. Le personnage de la mère dont le mari est mort, est impressionnant et troublant. Il y a des mères qui sont même dangereuses pour leurs enfants. C’est la 2e pièce de Steve Gagnon où les mères sont dangereuses, c’est bouleversant. Il écrit magnifiquement bien. »L. LeBlanc, analyste d’affaires
« Même la mère la plus agée semble être un peu la mère de tout le monde sauf de son fils » J. Picard, jeune éducatrice spécialisée
« Le texte est magnifique, il y a de la poésie mais très facile à comprendre. Beaucoup de très beaux moments où le texte est remarquable. Particulièrement, la déclaration d’amour de la jeune, c’est très beau. » C. Desjardins, avocate
– Tous appuient
« Un autre moment très fort dans la pièce, c’est lorsque la mère-voisine parle avec celui qui vient habiter chez elle, le barbu aux belles boucles. Moi, j’ai vraiment aimé cette scène -là. La comédienne est vraiment excellente. J’ai complètement oublié l’odeur de la cigarette car je ne pouvais pas imaginer cette scène là, avec le stress de cette femme, sans qu’elle fume » M. Bouchard, jeune retraitée
– Tous ont été marqués par cette scène. 
« On ressent la douleur et la détresse de la famille «déconstituée», dans cette scène comme dans les scènes du jeune qui parle avec difficulté, cherche à s’étouffer…L’acteur est excellent d’ailleurs. C’est une pièce complexe, où chaque ficelle de l’histoire vaut la peine, sans qu’on trouve «LA» ficelle qui les relie. Pendant la pièce, on n’arrive pas à mettre ça ensemble, mais au final, on comprend » K. Laurier, développeur web
« Parmi les moments forts, la crise du personnage interprété par Karine Gonthier-Hyndman, révèle une actrice formidable, qui incarne parfaitement son personnage.» Violette Chauveau, comédienne
– Tous approuvent
« C’est l’envers de la vie, dans la vie ont a plus d’enfants que de parents ; ici, les enfants ont beaucoup de parents sans avoir vraiment de parents. » L. Miville, cuisinière
« Même si le contexte est très différent de la «norme» québécoise, la douleur et la détresse sont très semblables aux détresses éprouvées dans une famille en situation difficile. » J. Picard, éducatrice spécialisée en jeunesse.
« Les thèmes de la tristesse, du désespoir sont traités dans un cadre sauvage [de racine, d’eau, d’animaux…]On se sent carrément happé par cet atmosphère. À la fin on espère une renaissance. » C. Desjardins, avocate
« La fin est très belle, et on comprend l’analogie avec la situation du Québec. Moi cela correspond à mon propre cheminement où j’ai besoin que ça change ici au Québec, sinon j’ai le goût de partir, comme dans la pièce. La multitude de solitudes au Québec qui nous fait stagner, ça devient un malaise profond. On manque de sympathie les uns pour les autres. » K. Laurier développeur web
« C’est l’ainée qui est au cœur du dénouement…pour qu’ils deviennent des adultes. Il y a un certain espoir. Pour moi, il y a plus d’une seule personne qui s’en sort…» C. Desjardins, avocate
« Celui qui a tourné en rond toute sa vie, il a besoin que ça finisse… » L. Miville, cuisinière
« …Il s’identifie à l’enfant qui étouffe… » J. Picard, jeune éducatrice spécialisée
« …Il vit de la culpabilité face à sa sœur et devient un sauveur… » M. A. Bouchard, adjointe administrative compagnie en design
« …Et ne veut pas que la mère devienne comme sa propre mère. Et ce moment de colère est très fort. » L. Miville, cuisinière
« Il y a une interdépendance des personnages. S’il y en a un qui bouge, les autres pourraient bouger. Chacun est intéressé par un autre, qui lui est intéressé par un autre…C’est un des aspects que je trouve très intéressant dans cette pièce » Violette Chauveau, comédienne.
« Ils se parlent, mais ne se disent rien. Ils ne sont pas vraiment ensemble » J. Picard, jeune éducatrice spécialisée
« Pour moi, c’est comme des flashs de la vie de différentes personnes. Comme si c’était toutes des lignes parallèles qui ne communiquent pas. Il n’y a pas de point de rassemblement.» C. Desjardins, avocate
« Le fait que le texte est souvent plus crié qu’autre chose et parfois je ne comprenais pas les mots. Je trouvais cela pénible, difficile à supporter. Peut-être est-ce aussi parce que j’entend d’une seule oreille; mais je trouve cela agressant» M. Bouchard, jeune retraitée
« Je remarque qu’au théâtre au Québec, on a tendance à livrer des textes comme une mitrailleuse.» K. Laurier, informaticien, développeur web
« Surtout au moment de la longue déclaration d’amour, où il n’y a pas beaucoup de langage non verbal…» J. Picard, jeune éducatrice spécialisée
«…Moi, ce débit, parfois faisait que j’avais de la difficulté à respirer. Je me suis obligée à écouter le texte plus que l’interprétation. Et j’ai trouvé cela très beau…» C. Desjardins, avocate
« …Je crois que c’est voulu, surtout avec la non réaction de l’autre… » K. Laurier, informaticien, développeur web
« …sa froideur aussi, c’est voulu. » M. A.Bouchard, adjointe administrative compagnie en design
« …Je l’ai reçu comme un cri de désespoir, très poignant. » C. Desjardins, avocate
« Parfois, cela fait que le texte n’est pas clair, est-ce à cause de la diction, l’articulation, la respiration ou l’incarnation du personnage, ou parce que c’est la première? » L. LeBlanc, analyste d’affaires.
« Ce sont des personnages uniques qui vivent des choses touchantes. J’ai eu de la difficulté à m’attacher aux personnages même s’ils m’intéressaient» M. A.Bouchard, adjointe administrative compagnie en design
« Est-il nécessaire de s’identifier aux personnages pour les comprendre ? Je ne crois pas. Ils ne me ressemblent aucunement mais je ressentais leur étouffement. Je peux les comprendre sans m’identifier » C. Desjardins, avocate
« Je pense que le théâtre, au contraire de la télévision, nous fait découvrir d’autres univers, des personnes, très différentes de nous ; peut-être aussi pour que l’on s’intéresse à eux et que l’on accepte, sinon saisisse ces univers complexes. C’est un peu le rôle des artistes d ‘être révélateur de la complexité de l’humanité » F. Capistran, pdg en communications
« La fragilité de la jeune fille, je l’ai vu dans ses cris forts comme les chiens blessés qui se plaignent » J. Picard, jeune éducatrice spécialisée
« Toute la pièce c’est comme un étau qui se resserre. Beaucoup de spleen…beaucoup de mots. J’ai aimé le décor et les acteurs mais j’en ressort le cœur lourd. » M. A.Bouchard, adjointe administrative compagnie en design
« Je tiens à souligner que j’ai beaucoup apprécié l’échange avec vous tous, au Cercle de ce soir, car je vois la pièce avec beaucoup plus de nuances que si j’étais repartie tout de suite après. Ce fut vraiment très intéressant. Merci. » M. Bouchard, jeune retraitée

APRÈS – En compagnie de Benoît McGinnis

Après - Serge Boucher - © Philippe Drago

Benoît McGinnis © Marc-Antoine Zouéki

Benoît McGinnis © Marc-Antoine Zouéki


Ce mardi 23 février, à 18 h, Benoît McGinnis accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre d’Aujourd’hui , pour voir Après.
Cette nouvelle création de Serge Boucher, dans une mise en scène de René Richard Cyr, débutait cette semaine. La distribution réunissait Maude Guérin et Étienne Pilon.
« Je reste avec un arrière-goût malsain; je crois que l’on peut croire qu’il y a une certaine apologie pour le tueur. La scène de la description de la mort des enfants m’a laissé un arrière-goût, un malaise. C’est aussi , ce malaise que j’ai ressenti tout au long lorsque l’infirmière se rapproche de plus en plus. On a tendance à faire comme elle, et la mise en scène est très bien pensée pour ça. C’est comme s’il y avait une petite voix qui nous dit de ne pas sympathiser, et une grande voix qui nous dit d’accepter ça. »
K. Laurier, informaticien
« Je n’ai pas senti sa culpabilité , il ne regrette pas ses gestes. Il a plus d’amour pour son chien que pour ses enfants. Je n’ai éprouvé aucune sympathie pour lui. »
L. LeBlanc analyste d’affaires
« Moi, j’ai pensé que lorsqu’il se sentait mal il détournait ça sur son chien »
K. Laurier, informaticien
« L’auteur en essayant de complexifier la situation, fait en sorte qu’on peut donner plus de sympathie au meurtrier,surtout à la fin ,où pourtant ce qu’il donne est pour se satisfaire lui. »
K. Laurier, informaticien
« Les deux sont très seuls. »
Benoît McGinnis, comédien
« Leur rencontre est malsaine à long terme. Elle s’illusionne. Ça me ramène à quelque chose que je viens de vivre dans ma vie où quelqu’un de proche s’est fait prendre dans un jeu semblable. »
K. Laurier, informaticien
« C’est l’histoire de l’infirmière qui pour moi est le centre émotif de la pièce; le personnage est d’une immense solitude, c’est dans cet aspect de la pièce où l’auteur est le plus créatif. »
Tous approuvent
L. LeBlanc, analyste d’affaires
« Dès le début , avec le silence, les noirs , le son … Tout renforce la solitude. »
K. Laurier, informaticien
« La nôtre aussi, et le cri devient insupportable dans le noir… »
K. Nantel, enseignante
« L’évolution, malheureusement prévisible de cette femme, cet aspect obligé d’évoluer vers cette sympathie;c’est ça qui me rend mitigé face à la pièce… »
K. Laurier, informaticien
« C’est intéressant de voir comment le sentiment qu’on a pour quelqu’un peut prendre le dessus. Pourtant, c’est évident qu’elle ne peut pas avoir une relation à long terme avec lui, qui est incapable d’accepter qu’une personne ait une vie à elle. »
Robert Lalonde, comédien et auteur
« Moi, là où je travaille, en prison, ça nous arrive qu’il y ait quelqu’un comme ça, qui veut devenir notre ami quand il va sortir… C’est normal, on passe beaucoup d’heures avec eux, on voit le côté humain de la personne. On peut finir par être proche . Moi, je préfère ne pas savoir ce qu’ils ont fait. Je sais que s’ils sont là, c’est qu’ils ont fait quelque chose de grave. Je ne crois pas que professionnellement ni autrement,on devrait être ami après. C’est délicat et complexe… »
L Miville, agence de sécurité dans des pénitenciers.
« C’est intéressant ce que tu apportes, c’est comme si ton travail te protège d’aller plus loin dans ce qu’ils ont fait, ça te permet d’être, peut-être, plus proche pendant le travail, comme ici l’infirmière »
Benoît McGinnis, comédien
« Pourquoi moi, dans la vie, à ce moment-ci, je ne veux pas écouter ce genre de nouvelles, comme celle de Turcotte? Pourquoi ne veut-on pas aller là. Je comprends qu’il y ait des gens qui ne veulent pas entendre parler de ça. Mais pourquoi ne veut-on pas aller là dedans? On a le droit, c’est certain, mais… On ne veut pas pardonner,peut-être! On a peur de voir que l’on pourrait tous faire aussi des choses absurdes… »
Benoît McGinnis, comédien
« On ne veut pas être sollicité à pardonner. On ne veut pas non plus accepter qu’on puisse tous faire ça.
Comment penser à des notions de pardon, en pensant que nous on pourrait faire ça…
Sans pourtant que ce soit explicable,acceptable. On est pas toujours obligé de passer par le pardon.
Il y a des choses absurdes dans la vie. Et tout le monde se précipite à essayer de comprendre. »
Robert Lalonde, comédien et écrivain
« Des personnalités antisociales, il y en a . Dans la vie et dans l’humain, il y a des zones de gris et même des zones obscures extrêmes que les gens ne se représentent même pas. Pourquoi on a de la difficulté à voir cette réalité. »
K. Laurier, informaticien
« Les gens semblent de plus en plus dans le désarroi, veulent tout expliquer,décortiquer ce qui est inexplicable. Sur la scène publique, on cherche le noeud de cette affaire là. Mais au théâtre, il n’y a pas de réponse. Il y a des spectateurs qui sont aussi dans le désarroi après une pièce, ils voudraient qu’on leur dise quoi faire. »
Robert Lalonde, comédien et écrivain.
« Comme l’infirmière.
It is what it is, comme on dit en anglais. »
K. Laurier, informaticien
« Penser que n’importe qui puisse tuer son enfant , moi je continue à ne pas comprendre qu’on aille jusque-là »
L. LeBlanc, analyste d’affaires
« Ici, comme dans la vie, ça dépend à qui ça va faire mal, dans la pièce ce n’était pas aux enfants à qui ils pensaient le plus. »
L. Miville, agente de sécurité dans des pénitenciers
« Dans la vie, on manque tous de limites! Et cela, dans toutes les sphères de notre vie, on peut se voir dépasser les limites. Que ce soit en buvant trop, ou tout à coup, en frappant quelqu’un, et pourtant on ne pense pas être violent et ce n’est pas dans notre façon de réagir habituellement. On a aussi une petite voix dans ce temps-là qui te dit que tu dépasses les limites, mais on continue… »
Benoît McGinnis, comédien
« C’est comme peser sur le gaz, tu le sais que tu dépasses la limite, que c’est dangereux, que tu peux te faire arrêter ,tu peux avoir un accident. Mais tu le fais pareil. »
L. Miville, agente de sécurité dans des pénitenciers
« Même le décor, fait en sorte que personne ne peut entrer dans ce monde absurde…
Moi aussi je n’arrive pas à comprendre que l’on puisse tuer ses enfants…On est piégés par la mise en scène, obligés à écouter. C’est très conçu pour ça. Comme l’infirmière, on est pris à l’écouter. »
K. Nantel, enseignante
« Cette pièce a toujours 2 plans: le premier plan, par exemple, où il semble, par un geste, être gentil. Il n’a pas l’air si méchant que ça; puis, en arrière-plan, il y a un côté où il ne veut qu’assouvir son propre désir en profitant du besoin de l’autre. C’est ça qui est malsain. C’est ça le danger d’incompréhension de la pièce, qui peut avoir l’air de faire l’apologie du tueur, même si ce n’est pas ce que je crois que la pièce vise. »
K. Laurier, informaticien
« En ce moment, on dirait que c’est comme s’il fallait tout accepter: la corruption, le meurtre, la folie, la religion… »
Robert Lalonde, comédien et écrivain
« Je crois que nous sommes rendus trop loin au Québec, tout n’est pas acceptable . C’est comme la loi du balancier qui va trop d’un côté puis trop de l’autre. Ce n’est pas mieux de vouloir absolument tout expliquer, comprendre tout, tout excuser. En fin de compte , on ne sait pas quoi faire devant toute cette ambiguïté-là. »
L. LeBlanc, analyste d’affaires
« Ce qui est très particulier chez ce genre d’individus là, c’est l’incapacité d’être crédible même s’ils se croient quand ils racontent leurs vérités et sincérités variables. On ne peut pas croire à leur sincérité. Et c’est très difficile à jouer pour un acteur, car on doit toujours, nous les acteurs, nous appuyer sur un aspect vrai du personnage. On doit savoir quand on est vrai.
Ça doit être très difficile à jouer pour Étienne, de même que pour Maude qui est toujours aussi excellente, mais qu’on voit moins souvent dans un rôle aussi retenu et dont le dédain évident du personnage au début va changer en cours de route. »
Les acteurs sont d’autant plus formidables.
Robert Lalonde, comédien et écrivain
« C’est surprenant et tellement extraordinaire de voir Maude qui est si lumineuse dans la vie et extravagante dans d’autres rôles. C’est dur à jouer pour des acteurs une pièce comme ça, un sujet comme ça, c’est lourd pour les acteurs, parce que tu dois porter la pièce sur tes épaules et en plus, tout en retenue,comme le metteur en scène l’a voulu. Ils sont tous les deux extraordinaires. »
Benoît McGinnis, comédien. Tous approuvent
« La mise en scène est très bien aussi. On est piégé par la pièce , avec toute la conception des éclairages, du lieu, de la façon qu’ils entrent dans la chambre, le son, les tableaux avec les changements au noir…
C’est difficile de se lever après pour ovationner. Le public a applaudi très sincèrement et longtemps, mais on ne peut pas, avec le sujet, crier bravo, on est comme sous le choc. »
K. Nantel, enseignante

GLENGARRY GLEN ROSS – En compagnie de Anne-Marie Cadieux

Anne-Marie Cadieux

Anne-Marie Cadieux


Ce mercredi 3 février, à 18 h 30, Anne-Marie Cadieux accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre du Rideau Vert, pour voir Glengarry Glenn Ross.
Cette pièce de David Mamet, dans une traduction de Denis Bouchard et Frédéric Blanchette, et une mise en scène de Frédéric Blanchette, débutait cette semaine. La distribution prestigieuse compte Denis Bouchard, Éric Bruneau, Luc Bourgeois, Fabien Cloutier, Frédéric-Antoine Guimonde, Renaud Paradis, Sébastien Rajeotte et Mani Soleymanlou.
 
 
 
Éric Bruneau et Denis Bouchard Photo © Jean-François Bérubé

Éric Bruneau et Denis Bouchard Photo © Jean-François Bérubé


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Voici les commentaires de nos tigres penseurs
« Denis Bouchard m’a beaucoup impressionné. Il passe du débit rapide au moins rapide avec une gestuelle qui l’accompagne avec une aisance remarquable… » H. White, avocat
« Moi aussi, il m’a beaucoup impressionné. Sa blessure donnait beaucoup de vulnérabilité au personnage. Même si elle n’était pas prévue et qu’elle est réelle, ça fait maintenant partie du personnage. Il a volé la vedette… Avec Éric Bruneau qui est formidable. Tous sont bons d’ailleurs » H. Groulx, associée financier
« Je donne aussi des points à Mani, parce qu’il occupait pleinement l’espace que son personnage devait prendre » H. White, avocat
« Moi, un personnage comme celui que joue Renaud Paradis, je rentrerais sous le tapis. Il est très convaincant et épeurant » K. Lavoie, enseignante
« Fabien Cloutier est très bon. Son langage assez cru, il a le tonus pour ça. Et le fait que ce soit traduit à la québécoise, on se retrouvait dans ce dialogue. Celui qui fait le pauvre aussi, il fait vraiment pitié » H. Groulx, associée financier
« J’aime cette énergie plus verbeuse…J’aime quand le dialogue se chevauche. C’est écrit comme ça. C’est comme une musique, c’est très difficile à jouer mais très intéressant » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« C’est musclé, bien joué. Tout est jeu de pouvoir, tout est intéressé. C’est vraiment vorace. » L. Leblanc, analyste d’affaire
« Il n’y a aucune empathie entre les personnages. Ce sont tous des loosers. » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« C’est un engrenage dans lequel ils sont tous solidement pris. C’est très triste, ce type de situation qui est bien réelle encore. » H. White, avocat
« La justesse du propos résonne chez moi. La pression de performance est encore et toujours d’actualité » S. Ferland, homme d’affaires
« J’ai beaucoup été marquée par les monologues où les acteurs étaient vraiment dans leur bulle, dans leur valeur, sans intérêt réel pour l’autre. » K. Lavoie, enseignante
« C’est certain que lorsque l’on va recevoir un coup de téléphone pour de la vente, on ne verra plus ça de la même façon. » L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
« C’est très d’actualité, chez les américains, ils vident leur monde. Le message est clair et fort. C’est encore très présent. On le voit bien lorsqu’ils achètent des entreprises ici comment ça change. C’est vide. C’est triste ce que ça fait aux êtres humains. » H. White, avocat
« La vente est une activité de loup. La seule chose qui me déplaisait avant de voir la pièce c’est qu’elle soit encore interprétée que par des hommes. Maintenant je comprends pourquoi. » L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
«… Le langage aurait été moins cru mais il y aurait plus d’hypocrisie.» L. Leblanc, analyste d’affaire
« Mais si c’était des femmes, elles se bitcheraient…À cette époque là, les femmes n’étaient pas dans le monde des placements, peut-être que l’on ne leur faisait pas encore assez confiance. Si c’était une femme qui les dirigeait, ça aurait été autre chose. » S. Ferland, homme d’affaires
« Si c’était une femme patronne, ils n’auraient pas tenu le même discours face au patron. Et certainement pas employé les mêmes expressions. » L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
« C’est une forte critique de la société américaine, dominée par un monde d’hommes. » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« On sent, dans bien des milieux, le drame qui se passe entre les jeunes et les vieux qui sont repoussés, malgré leur expérience, leur disponibilité, leur fidélité… » H. Groulx, associée financier
« On dit : t’es jamais meilleur que ta dernière vente. » H. White, avocat
« …On pourrait dire aussi, jamais meilleur que ta dernière pièce. Quoique ce ne serait pas tout a fait vrai pour nous dans le milieu artistique. » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« Avec la technologie, partout on veut des gens qui connaissent ça. » K. Lavoie, enseignante
« Mais les valeurs ont changées. Les jeunes veulent des enfants, veulent faire des choses hors du travail. Ils ne dépendent plus que de leur travail comme on le sent dans la pièce.» H. Groulx, associée financier
« Oui, mais, aux États-Unis, il n’y a pas de filet social, pas de syndicat,  alors leur choix et la dépendance du travail, c’est terrible et la pièce rejoint encore bien ça. » H. White, avocat
« J’avais vu le film et une adaptation au théâtre, j’étais curieuse de voir comment il l’aurait  montée cette fois. J’ai beaucoup aimé. Ils ont utilisé des éléments du film et des éléments de la pièce tout en ajoutant certains éléments. C’est très réussi. » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« Moi je n’ai pas vu le film, ni la première adaptation, et ça m’a donné le goût de voir le film » L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
« Moi non plus je n’ai pas vu le film, et ça m’a aussi donné le goût de voir le film» L. Leblanc, analyste d’affaire
« J’avais vu le film, il y a longtemps. J’étais très intéressée car je travaille dans ce milieu là. Et la pièce m’a beaucoup plus. J’aime quand les décors sont minimalistes au théâtre pour laisser toute la place au texte, aux acteurs, à la mise en scène. Et ici, j’ai tout retrouvé de l’atmosphère fouillée et tendue du film, toute la force des décors du film. Vraiment excellent. » H. Groulx, associée financier
« La mise en scène est excellente, j’ai entre autres beaucoup aimé le début. » Tous appuient.
« Le décor m’a frappé. C’est beige, très drabe, comme on dit. Et ça fonctionne avec le sens de la pièce. » K. Lavoie, enseignante
« …Comme les costumes, style acheté chez le roi de l’habit. » H. White, avocat
« Qu’avez-vous pensez de la murale du fond ? Cette femme, est-ce que cela représente une forme de réussite ? Ou comme les femmes sont presque absente, elle est pâle mais en même temps occupe tout le fond de scène…» Anne-Marie Cadieux, comédienne
« Peut-être que c’est un symbole, probablement voulu par le décorateur. On aimerait bien l’entendre à ce sujet.» S. Ferland, homme d’affaires

LES ÉVÉNEMENTS – En compagnie d'Émilie Bibeau

Émilie Bibeau © Julie Perreault

Émilie Bibeau © Julie Perreault


Ce mardi 12 janvier, à 18 h, Émilie Bibeau accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre La Licorne, pour voir Les événements.
C’était la première du spectacle, un texte de David Creig, dans une traduction de Maryse Warda et une mise en scène de Denis Bernard. Emmanuel Schwartz et Johanna Nutter incarnent les personnages de la pièce, accompagnés au piano par Yves Morin.
 
 

Emmanuel Schwartz, comédien des Événements


Voici les commentaires de nos tigres penseurs
« Emmanuel Schwartz, m’a fasciné, d’une intensité, d’une versatilité ; il m’a émue »
L. Chartrand, bénévole aux soins palliatifs
« Je ne connaissais pas Emmanuel Schwartz, des comédiens qui jouent plus d’un personnage j’en ai vu d’autres, son jeu m’a donné le goût de le revoir dans d’autres pièces. »
H. White, avocat
« Emmanuel n’a pas peur de plonger même dans des univers ou des personnages troubles. »
Émilie Bibeau, comédienne
« Tous les acteurs sont bons et la chorale aussi, il y a de très belles voix, particulièrement la chanteuse noire.  »
L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
« Les homicides, la violence, j’ai toujours trouvé que c’est contre-nature. J’ai de la misère à imaginer tuer quelque soient les circonstances. Je suis contre la peine de mort. Le texte nous donne une foule de possibilités d’explications, mais tuer reste incompréhensible et inacceptable pour moi. »
H. White, avocat
« Toute la notion de pardon, j’ai de la misère avec ça…Pourquoi le pardon, si je survis mieux sans cela ? »
R. Lalonde, écrivain et comédien
« Parfois, c’est la seule façon de s’en sortir.  » « Au delà du pardon, son obsession de comprendre pourquoi, d’espérer une réponse rationnelle…C’est qu’il n’y en a pas…Même la vengeance dans des cas connus, n’a apporté aucun soulagement. Parfois la tragédie est tellement immense que ce n’est pas réparable  »
Émilie Bibeau, comédienne
« Le fracas, c’est toujours très long avant de pouvoir en parler, ça passe souvent d’abord par l’oubli. On l’a vu aussi dans des atrocités comme les camps d’extermination des juifs…La résiliation, parler de ce qui est arrivé, ça a pris du temps.  »
R. Lalonde, écrivain et comédien
« Il y a des gens qui continuent, un peu comme Claire dans la pièce, à se concentrer sur leur propre drame, pas capables d’en décrocher. Elle s ‘alimente avec ça comme des gens dans la vie qui s’alimentent avec ce qui leur arrive de mal plutôt que d’en sortir et de voir ce qui est bon autour d’eux »
L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
« Mais cela dépend du traumatisme, parfois c’est vraiment plus difficile de s’en sortir. C’est souvent inoubliable, des dommages impossibles à effacer  »
L. Chartrand, bénévole aux soins palliatifs
« On passe toute sa vie à être résiliant de ce qui nous a blessé dans notre enfance ou après. »
Émilie Bibeau, comédienne
« Le côté politique, le côté ethnique, surtout actuellement, soulevés ici ; pour moi, il n’y a pas assez d’émotions sauf avec la musique où on reconnaît par exemple la colère du tueur.
Le sentiment, comme au Québec de toutes les personnes qui se sentent tassées de plus en plus dans le coin et qui éclatent contre les autres. C’est un peu ce que l’on voit partout en ce moment. C’est un côté pas vraiment clair, chez le tueur  »
L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
« Je crois que c’est voulu de ne pas aller trop dans l’émotion, peut-être de peur de tomber dans le pathos ou d’utiliser l’événement pour en exploiter seulement le côté spectacle. Une sorte de sobriété, peut-être voulue. »
Émilie Bibeau, comédienne
« Pour moi, il y avait de l’émotion chez les personnages mais je n’ai pas senti de frissons. On sent la charge émotive de la situation mais ça ne nous bouleverse pas. Par contre, il y a des moments, comme quand apparaît les visages sur le fond de scène, qui semblent être ceux des vraies victimes, qui m’ont émue [tout le monde partage l’émotion de ce moment] »
L. Chartrand, bénévole aux soins palliatifs
« Comme c’est une soirée de Première, il y a des choses qui vont évoluer, possiblement dans l’émotion à nous faire partager.  »
R. Lalonde, écrivain et comédien