GLENGARRY GLEN ROSS – En compagnie de Anne-Marie Cadieux
Ce mercredi 3 février, à 18 h 30, Anne-Marie Cadieux accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre du Rideau Vert, pour voir Glengarry Glenn Ross.
Cette pièce de David Mamet, dans une traduction de Denis Bouchard et Frédéric Blanchette, et une mise en scène de Frédéric Blanchette, débutait cette semaine. La distribution prestigieuse compte Denis Bouchard, Éric Bruneau, Luc Bourgeois, Fabien Cloutier, Frédéric-Antoine Guimonde, Renaud Paradis, Sébastien Rajeotte et Mani Soleymanlou.
Voici les commentaires de nos tigres penseurs
« Denis Bouchard m’a beaucoup impressionné. Il passe du débit rapide au moins rapide avec une gestuelle qui l’accompagne avec une aisance remarquable… » H. White, avocat
« Moi aussi, il m’a beaucoup impressionné. Sa blessure donnait beaucoup de vulnérabilité au personnage. Même si elle n’était pas prévue et qu’elle est réelle, ça fait maintenant partie du personnage. Il a volé la vedette… Avec Éric Bruneau qui est formidable. Tous sont bons d’ailleurs » H. Groulx, associée financier
« Je donne aussi des points à Mani, parce qu’il occupait pleinement l’espace que son personnage devait prendre » H. White, avocat
« Moi, un personnage comme celui que joue Renaud Paradis, je rentrerais sous le tapis. Il est très convaincant et épeurant » K. Lavoie, enseignante
« Fabien Cloutier est très bon. Son langage assez cru, il a le tonus pour ça. Et le fait que ce soit traduit à la québécoise, on se retrouvait dans ce dialogue. Celui qui fait le pauvre aussi, il fait vraiment pitié » H. Groulx, associée financier
« J’aime cette énergie plus verbeuse…J’aime quand le dialogue se chevauche. C’est écrit comme ça. C’est comme une musique, c’est très difficile à jouer mais très intéressant » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« C’est musclé, bien joué. Tout est jeu de pouvoir, tout est intéressé. C’est vraiment vorace. » L. Leblanc, analyste d’affaire
« Il n’y a aucune empathie entre les personnages. Ce sont tous des loosers. » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« C’est un engrenage dans lequel ils sont tous solidement pris. C’est très triste, ce type de situation qui est bien réelle encore. » H. White, avocat
« La justesse du propos résonne chez moi. La pression de performance est encore et toujours d’actualité » S. Ferland, homme d’affaires
« J’ai beaucoup été marquée par les monologues où les acteurs étaient vraiment dans leur bulle, dans leur valeur, sans intérêt réel pour l’autre. » K. Lavoie, enseignante
« C’est certain que lorsque l’on va recevoir un coup de téléphone pour de la vente, on ne verra plus ça de la même façon. » L. Miville, cuisinière dans un pénitencier
« C’est très d’actualité, chez les américains, ils vident leur monde. Le message est clair et fort. C’est encore très présent. On le voit bien lorsqu’ils achètent des entreprises ici comment ça change. C’est vide. C’est triste ce que ça fait aux êtres humains. » H. White, avocat
« La vente est une activité de loup. La seule chose qui me déplaisait avant de voir la pièce c’est qu’elle soit encore interprétée que par des hommes. Maintenant je comprends pourquoi. » L. Miville, cuisinière dans un pénitencier
«… Le langage aurait été moins cru mais il y aurait plus d’hypocrisie.» L. Leblanc, analyste d’affaire
« Mais si c’était des femmes, elles se bitcheraient…À cette époque là, les femmes n’étaient pas dans le monde des placements, peut-être que l’on ne leur faisait pas encore assez confiance. Si c’était une femme qui les dirigeait, ça aurait été autre chose. » S. Ferland, homme d’affaires
« Si c’était une femme patronne, ils n’auraient pas tenu le même discours face au patron. Et certainement pas employé les mêmes expressions. » L. Miville, cuisinière dans un pénitencier
« C’est une forte critique de la société américaine, dominée par un monde d’hommes. » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« On sent, dans bien des milieux, le drame qui se passe entre les jeunes et les vieux qui sont repoussés, malgré leur expérience, leur disponibilité, leur fidélité… » H. Groulx, associée financier
« On dit : t’es jamais meilleur que ta dernière vente. » H. White, avocat
« …On pourrait dire aussi, jamais meilleur que ta dernière pièce. Quoique ce ne serait pas tout a fait vrai pour nous dans le milieu artistique. » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« Avec la technologie, partout on veut des gens qui connaissent ça. » K. Lavoie, enseignante
« Mais les valeurs ont changées. Les jeunes veulent des enfants, veulent faire des choses hors du travail. Ils ne dépendent plus que de leur travail comme on le sent dans la pièce.» H. Groulx, associée financier
« Oui, mais, aux États-Unis, il n’y a pas de filet social, pas de syndicat, alors leur choix et la dépendance du travail, c’est terrible et la pièce rejoint encore bien ça. » H. White, avocat
« J’avais vu le film et une adaptation au théâtre, j’étais curieuse de voir comment il l’aurait montée cette fois. J’ai beaucoup aimé. Ils ont utilisé des éléments du film et des éléments de la pièce tout en ajoutant certains éléments. C’est très réussi. » Anne-Marie Cadieux, comédienne
« Moi je n’ai pas vu le film, ni la première adaptation, et ça m’a donné le goût de voir le film » L. Miville, cuisinière dans un pénitencier
« Moi non plus je n’ai pas vu le film, et ça m’a aussi donné le goût de voir le film» L. Leblanc, analyste d’affaire
« J’avais vu le film, il y a longtemps. J’étais très intéressée car je travaille dans ce milieu là. Et la pièce m’a beaucoup plus. J’aime quand les décors sont minimalistes au théâtre pour laisser toute la place au texte, aux acteurs, à la mise en scène. Et ici, j’ai tout retrouvé de l’atmosphère fouillée et tendue du film, toute la force des décors du film. Vraiment excellent. » H. Groulx, associée financier
« La mise en scène est excellente, j’ai entre autres beaucoup aimé le début. » Tous appuient.
« Le décor m’a frappé. C’est beige, très drabe, comme on dit. Et ça fonctionne avec le sens de la pièce. » K. Lavoie, enseignante
« …Comme les costumes, style acheté chez le roi de l’habit. » H. White, avocat
« Qu’avez-vous pensez de la murale du fond ? Cette femme, est-ce que cela représente une forme de réussite ? Ou comme les femmes sont presque absente, elle est pâle mais en même temps occupe tout le fond de scène…» Anne-Marie Cadieux, comédienne
« Peut-être que c’est un symbole, probablement voulu par le décorateur. On aimerait bien l’entendre à ce sujet.» S. Ferland, homme d’affaires