LES ÉVÉNEMENTS – En compagnie d'Émilie Bibeau

Émilie Bibeau © Julie Perreault

Émilie Bibeau © Julie Perreault


Ce mardi 12 janvier, à 18 h, Émilie Bibeau accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre La Licorne, pour voir Les événements.
C’était la première du spectacle, un texte de David Creig, dans une traduction de Maryse Warda et une mise en scène de Denis Bernard. Emmanuel Schwartz et Johanna Nutter incarnent les personnages de la pièce, accompagnés au piano par Yves Morin.
 
 

Emmanuel Schwartz, comédien des Événements


Voici les commentaires de nos tigres penseurs
« Emmanuel Schwartz, m’a fasciné, d’une intensité, d’une versatilité ; il m’a émue »
L. Chartrand, bénévole aux soins palliatifs
« Je ne connaissais pas Emmanuel Schwartz, des comédiens qui jouent plus d’un personnage j’en ai vu d’autres, son jeu m’a donné le goût de le revoir dans d’autres pièces. »
H. White, avocat
« Emmanuel n’a pas peur de plonger même dans des univers ou des personnages troubles. »
Émilie Bibeau, comédienne
« Tous les acteurs sont bons et la chorale aussi, il y a de très belles voix, particulièrement la chanteuse noire.  »
L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
« Les homicides, la violence, j’ai toujours trouvé que c’est contre-nature. J’ai de la misère à imaginer tuer quelque soient les circonstances. Je suis contre la peine de mort. Le texte nous donne une foule de possibilités d’explications, mais tuer reste incompréhensible et inacceptable pour moi. »
H. White, avocat
« Toute la notion de pardon, j’ai de la misère avec ça…Pourquoi le pardon, si je survis mieux sans cela ? »
R. Lalonde, écrivain et comédien
« Parfois, c’est la seule façon de s’en sortir.  » « Au delà du pardon, son obsession de comprendre pourquoi, d’espérer une réponse rationnelle…C’est qu’il n’y en a pas…Même la vengeance dans des cas connus, n’a apporté aucun soulagement. Parfois la tragédie est tellement immense que ce n’est pas réparable  »
Émilie Bibeau, comédienne
« Le fracas, c’est toujours très long avant de pouvoir en parler, ça passe souvent d’abord par l’oubli. On l’a vu aussi dans des atrocités comme les camps d’extermination des juifs…La résiliation, parler de ce qui est arrivé, ça a pris du temps.  »
R. Lalonde, écrivain et comédien
« Il y a des gens qui continuent, un peu comme Claire dans la pièce, à se concentrer sur leur propre drame, pas capables d’en décrocher. Elle s ‘alimente avec ça comme des gens dans la vie qui s’alimentent avec ce qui leur arrive de mal plutôt que d’en sortir et de voir ce qui est bon autour d’eux »
L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
« Mais cela dépend du traumatisme, parfois c’est vraiment plus difficile de s’en sortir. C’est souvent inoubliable, des dommages impossibles à effacer  »
L. Chartrand, bénévole aux soins palliatifs
« On passe toute sa vie à être résiliant de ce qui nous a blessé dans notre enfance ou après. »
Émilie Bibeau, comédienne
« Le côté politique, le côté ethnique, surtout actuellement, soulevés ici ; pour moi, il n’y a pas assez d’émotions sauf avec la musique où on reconnaît par exemple la colère du tueur.
Le sentiment, comme au Québec de toutes les personnes qui se sentent tassées de plus en plus dans le coin et qui éclatent contre les autres. C’est un peu ce que l’on voit partout en ce moment. C’est un côté pas vraiment clair, chez le tueur  »
L. Miville, cuisinière dans un  pénitencier
« Je crois que c’est voulu de ne pas aller trop dans l’émotion, peut-être de peur de tomber dans le pathos ou d’utiliser l’événement pour en exploiter seulement le côté spectacle. Une sorte de sobriété, peut-être voulue. »
Émilie Bibeau, comédienne
« Pour moi, il y avait de l’émotion chez les personnages mais je n’ai pas senti de frissons. On sent la charge émotive de la situation mais ça ne nous bouleverse pas. Par contre, il y a des moments, comme quand apparaît les visages sur le fond de scène, qui semblent être ceux des vraies victimes, qui m’ont émue [tout le monde partage l’émotion de ce moment] »
L. Chartrand, bénévole aux soins palliatifs
« Comme c’est une soirée de Première, il y a des choses qui vont évoluer, possiblement dans l’émotion à nous faire partager.  »
R. Lalonde, écrivain et comédien