Mercredi 17 mai, Monique Spaziani accueillait nos participants du Cercle des tigres penseurs au Théâtre du Rideau vert, pour assister à Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ?, interprété entre autres par Remy Girard et Micheline Bernard.
On vous présente une synthèse des commentaires et interventions de nos participants.
Les commentaires suivants sont partagés entre tous les participants. La conversation à la fin de la soirée fut plus courte en raison de l’heure tardive. 5 participants ont vu le film à l’origine de l’adaptation.
La soirée fut très agréable ! Il nous restait des billets, nous aurions dû en offrir aux policiers qui défilaient devant le théâtre. Tout le monde a eu un peu la même idée en même temps : cultivons notre police.
Cette pièce fait un boulot nécessaire : un « théâtre d’été » non politically correct. Dans le public, les stéréotypes tracés à grands coups font rire autant les gens d’origine québécoise que les gens visiblement nés ailleurs. Le boubou est aussi ridicule que la chemise de bucheron et la ceinture flèchée.
Ce sont les duels entre personnages qui sont les plus efficaces » Ces duels sont essentiels à la construction de la « meute ». L’adaptation du scénario original choisit ses combats : il faut commencer à rire des stéréotypes culturels, en commençant par les nôtres. Les pièces où on a ri des différences de classes sociales ou de tensions féministes sont nombreuses. Mais l’autodérision va-t-elle assez loin ? Le Québec est tellement multiple; on aurait pu compléter la liste de clichés ou d’archétypes par des personnages plus contemporains, mais la collection (incarnée par un seul comédien) serait peut-être trop ambitieuse.
Le public a paru « soulagé » de pouvoir rire des vaches sacrées de la culture québécoise contemporaine, en fait de leur détournement par un imbécile. Bravo ! Un spectacle encore fragile, dont la scénographie conçue pour la tournée est efficace mais ambigüe, et qui devrait permettre aux acteurs de s’éclater et de s’amuser ferme en tournée.
Chaque participant à la discussion a une histoire personnelle directement reliée au sujet, et les discussions se sont rapidement transformées en partage d’anecdotes pas du tout banales; tous sont curieux de l’histoire des autres. Fascinant de constater à quel point ce ne sont pas sur les questions de fond des différences religieuses que les irritants sont mis au jour, mais bien sur des questions –encore- d’accommodement.
Une soirée toute simple, en très agréable compagnie.