Five Kings © Claude Gagnon

FIVE KINGS – En compagnie de Robert Lalonde

Ce samedi 24 octobre, à 12h, c’était au tour de Robert Lalonde d’accueillir nos participants du Cercle des tigres penseurs. Il découvrait la dernière production des Trois Tristes Tigres : Five Kings – L’histoire de notre chute, un texte écrit par Olivier Kemeid, d’après Shakespeare, et une mise en scène de Frédéric Dubois. Une distribution impressionnante les accompagne : Olivier Coyette, Jean-Marc Dalpé, Patrice Dubois, Hugues Frenette, Jonathan Gagnon, Gauthier Jansen,  Park Krauken, Louise Laprade, Marie-Laurence Moreau, Étienne Pilon, Isabelle Roy, Vlace Samar et Emmanuel Schwartz. Pour lire ce qui se dit à ce sujet, vous pouvez consulter notre événement facebook.

Five Kings © Claude Gagnon

Five Kings © Claude Gagnon


« Je m’attendais à quelque chose de plus loin de nous. On est proche, on est dedans. Il y a une clarté. Ça nous concerne personnellement et on y voit ce qui se passe dans notre société. Mais la manière dont tout cela est articulé, tout m’a agréablement surprise. » O. Méthot, administratrice. « Je suis partie avec une réticence, je me disais ça va être long, puis, finalement c’est tellement bien fait que tu ne peux pas te désenligner du texte. Tellement aimé, que oui  j’en veux encore. Et je n’ai absolument pas vu le temps passé. » L. Ferguson, courtier assurance « Ce qui me rebutait, c’est le 5 heures. On est tellement occupé et puis le samedi on a toujours plein de choses à faire. Et dès que ça commence, la ligne de comédiens qui nous parlent. J’avais jamais vu ça, j’ai été happée et je n’ai plus décrochée. Je suis encore incapable d’en parler vraiment. C’est tellement dense, je suis encore sous le choc. J’ai beaucoup aimé, c’est unique ! » J. Paquette, attachée de presse. « Avant de décider de venir, je me disais, 5 heures !?! Finalement, en y pensant bien ; si on est capable de regarder des séries comme Homeland ou House of cards en rafale ; pourquoi pas le théâtre. D’autant plus qu’au théâtre, en tout cas avec Five Kings, ça nous apporte plus, je me sens plein de sujets de réflexion, ça m’a donné le goût de faire  de la recherche là- dedans parce qu’il y a tellement de facettes, de lire l’œuvre de Kemeid… Je vais acheter le livre. Moi aussi, j’ai de la difficulté à en parler car il y a tellement de matière à décanter. » S. Théroux, directeur société de diffusion de livres. Tous « C’est impressionnant, la remarquable qualité du jeu de tous et de la difficulté, pour eux, peut représenter le texte si précis, ciselé, intelligent comme la mise en scène d’ailleurs; dont des chorégraphies , des timings, des liens avec la technique toujours parfaits…un tour de force! Il faut leur dire: merci mille fois de cette audace du 5h mais vous aviez raison! » « La différence avec les séries télé, c’est qu’à la télé, on regarde vivre les autres, ce n’est pas nous-mêmes qui sommes impliqués. Là, ici, au théâtre, particulièrement dans les Five Kings. Il n’y a  aucune échappatoire. La mécanique en toi de la honte, du pouvoir…. tu la sens. » Robert Lalonde , comédien et auteur « …d’autant plus que les éclairages et toute la façon que la scène est habitée, on absorbe tout au contraire de la télé, entre autres avec la noirceur et même quand la lumière est sur nous. » L. Furgeson, courtier assurance « Je me suis senti transporté tout de suite, ça se passe dans ta tête, on voit tout, on a plein de réflexions sans cesse. L’expérience car s’en est une, qu’elle dure 5 heures, cela a ses raisons d’être. Et vraiment, on n’a pas du tout l’impression que ça dure 5 heures sinon par la densité de la pièce. » É. Desmarais , directeur compagnie d’assurances « Et puis 5 heures, finalement pour tous les niveaux politiques que nous fait vivre la pièce et un recul sur l’histoire, c’est bien peu. » S. Théroux, directeur société de diffusion de livres Tous s’accordent à dire que les 5 heures sont nécessaires et qu’on n’a pas eu l’impression que ça durait 5 heures. « De la ligne du début jusqu’à la fin j’en aurais pris encore » S. Théroux et tous ajoutent « Moi aussi ! » « La mise en scène, la scénographie… tout, fait en sorte que je n’avais plus la distance que j’ai au théâtre habituellement. Ça parle de nos lâchetés, de notre manque d’implication c’est un peu le confort et l’indifférence… Ça offre un recul sur l’histoire que l’on a plus. Ça permet des constats et de l’introspection. Je me suis vue aussi dans mon propre contexte de travail, dans mon contexte personnel. C’est très puissant, une démonstration incontournable ! » O. Méthot, administratrice « Le théâtre au contraire de l’actualité à la télé et même les documentaires, c’est souvent par l’absurde que l’on fait sortir la vérité, et puis on reste dans le sujet tout en permettant aux gens de faire appel à leur imagination… L’accumulation des actualités à la télé, nous rend indifférents, impuissants… Cette espèce d’indifférence politique que l’on sent partout; ici, au théâtre d’Olvier, on a pas le choix, ça ne nous laisse plus indifférent… » Robert Lalonde, comédien et auteur « On a le sentiment d’impuissance pareil [É. D.] On est dégoûté par la télé, ici le cynisme des personnages et des situations est évident,c’est flagrant mais c’est pas trop lourd, ça donne le goût de réagir… devant la télé on ne réfléchit plus [S. T.] Le fait d’être ensemble avec d’autres personnes physiquement et de réagir ensemble, il se passe quelque chose, qu’on ne vit pas dans l’isolement de notre salon. [L. F.] Nos regards sont à courts termes dans le quotidien, on n’est pas en mesure d’avoir ce recul que la pièce donne et qui permet de s’emballer… [O. M.] » « Sauf qu’avec la pièce, à un moment donné, si ça avait continué, surtout à la fin, je crois que le public se serrait levé, aurait voulu faire quelque chose ; moi  je voulais , je sais pas, me lever, dire donnes-moi le bébé ! T’as le goût de changer les choses. Je suis encore sous l’effet la pièce, et ça ne va pas s’effacer ! » J. Paquette relationniste « Le texte est tellement puissant, je reste imprégné par toute la pièce, et cette dérive pour aller au pouvoir, c’est très présents  dans nos vies actuelles. On voit plein de liens… » S . Théroux « …Surtout avec la campagne électorale que l’on vient de vivre, c’est très pertinent » J. Paquette « Souvent, je me suis demandé si l’auteur avait écrit des répliques, au fur et à mesure de l’actualité tellement que l’on retrouve les promesses des politiciens, même le discours de Trudeau lorsqu’il a gagné semble y être… » E. Desmarais [Olivier Kemeid viendra nous révéler , à la fin de notre rencontre, que le texte était écrit bien avant toutes les références que les gens lui mentionne partout même en France où là aussi on entend leurs dirigeants actuels] « La mise en scène qui débute épurée puis change complètement d’approches, d’ambiances  de tragédie au burlesque, c’est très évolutif, les costumes modernes avec les éclairages et tous les effets visuels c’est tellement inventif et travaillé que ça colle au texte et à nous finalement. » L. Furgeson, courtier d’assurance « Dès la ligne des acteurs en avant, on voit tout, parfois j’aurais même aimé que certaines choses soient moins explicites, mais toute la mise en scène, le texte, le décor, les éclairages les images sur l’écran… fait que l’on voit tout. Ça m’a même fait pensé à un film de Primo Lévi où un prisonnier des camps nazis ne fait que marcher en rond dans sa cellule et le souvenir que j’en ai est plein d’images claires, comme dans la pièce de FK. ça stimule plein de choses. » E. Desmarais « Le lien très fort entre les éclairages, tout ce que vous appeler la scénographie et la mise en scène et le texte ; c’est tellement inventif et bien lié que j’imagine que ce fut un travail d’équipe dès le début parce que je n’imagine pas comment on peut arriver à un résultat aussi parfait avec des comédiens aussi excellents sans ça. Et là je vois clairement combien c’est le travail de toute une équipe avant je ne voyais pas ça. C’est impressionnant. » L. Furgeson « Je crois que Shakespeare nous a laissé un message ici, il détestait tous ces personnages au pouvoir… D’habitude les auteurs mettent des bons gars. Dans la pièce, ils sont toujours en guerre, est-ce qu’il n’y a eu que des guerres ? » G. Kemeid, architecte «… Mais, il y a toujours des guerres, encore maintenant partout, la seule différence c’est qu’avant on allait se battre dans le
pays à côté, maintenant ça peut être à l’autre bout du continent à encore moins de temps en avion, mais toujours pour des raisons de religions, de richesses… On n’apprend pas de nos erreurs. » E. Desmarais, historien «… Et ce sont  toujours les conseillers derrière qui gouvernent… comme la place des femmes parfois ce sont elles qui influencent, parfois elles sont derrière, ignorées… On y comprend la lenteur de notre chute à travers tous les dirigeants. » C. Rochefort retraitée